Une artiste dévoyée: Leni Riefensthal (1902-2003)
Leni Riefensthal (1902-2003), opportuniste sans scrupule, a été une documentariste douée et un « compagnon de route » du nazisme, sans jamais le regretter jusqu’à la fin de sa très longue vie.
Leni Riefensthal (1902-2003), opportuniste sans scrupule, a été une documentariste douée et un « compagnon de route » du nazisme, sans jamais le regretter jusqu’à la fin de sa très longue vie.
Les films de Stephen Frears mettent en valeur avec ironie de beaux portraits de femme en butte aux préjugés sexistes et aux mépris des élites
Les troubles du stress post-traumatique ont changé l’acteur James Stewart
Difficile de passer à côté d’un film qui dépasse les dix millions d’entrée en salle. Et, pourtant, si . Sa diffusion sur Canal Plus nous permet de se pencher sur ce succès et de prolonger notre réflexion sur d’autres considérations liées à la notion de reconnaissance.
Premier film et seule réalisation marquante de Jan-Ole GersterUn film dépourvu de prétention, mais plein de charme.
Le cinéma incandescent de Max Ophüls traduit la perte nostalgique d’un monde finissant selon un romantisme exacerbé où tout commence en chansons et par des valses d’Offenbach ou de Strauss et se termine sur une note tragique. La preuve par trois films : « Sans lendemain » (1939), « Madame de… »1953) et « Le Plaisir » (1952).
La rentrée cinématographique ne doit pas éclipser la reprise restaurée de « L’emprise », œuvre-charnière coïncidant avec l’instauration du code Hays de censure instauré le 1er Juillet 1934. La romance dévoyée marque un tournant décisif après une période licencieuse pré-code de quatre ans. Rembobinage.
Tiré d’un fait divers réel, « La Noire de… « est avant tout un réquisitoire subversif à portée universelle qui interroge tragiquement sur les préjugés raciaux et la manière de les combattre. Diouana, jeune Sénégalaise en mal d’émancipation, est déclassée puis réduite à l’anonymat de la couleur de sa peau dans une dépersonnalisation postcoloniale….Analyse …
Présentation de la douzième édition du festival War On Screen, à Châlons-En-Champagne, du 7 au 12 octobre 2024.
A l’entame des “swinging sixties” qui vont pérenniser la libération des mœurs, « la garçonnière » est un “tour de farce” qui vient tordre définitivement le cou à cette Amérique puritaine. Mêlant un ton acerbe et un cynisme achevé, Billy Wilder y fustige allègrement l’hypocrisie des conventions sociales et pulvérise les tabous sexuels de son temps. Un an après avoir défié le code de
production dans une “confusion des genres” avec sa comédie déjantée Certains l’aiment chaud, le cinéaste remet le couvert. La satire aigre-douce et grinçante transcende la comédie; défiant les classifications de genre.
Dans Chien enragé, Tokyo est un immense brasier poussé à son point d’incandescence sous un soleil zénithal. Le récit policier déroule ici une filature harassante dans les entrailles de l’underworld. Sa faune est à nouveau le théâtre d’un duel exacerbé.
Duel silencieux entre un héros et son persécuteur.
Quand le « far east » pastiche le « far west ».
« Vivre » ne se résume pas à son questionnement métaphysique sur le sens de l’existence étriquée d’un fonctionnaire falot miné par un mal incurable. L’oeuvre vaut surtout comme un plaidoyer pro domo par son réalisateur qui, parvenu au milieu du gué, s’interroge sur son accomplissement. Un film impérissable en version restaurée.
Vivre dans l’obsession de la folie meurtrière.
« Ludwig » est l’immersion dans l’aberration mentale de Louis II de Bavière, souverain paranoïaque atteint d’une folie des grandeurs. L’intrigue du film est un patchwork de témoignages en flashbacks qui accréditent la lente
dégradation d’un état pathologique. Entre biopic sombre et récit édifiant, Luchino Visconti se livre à l’autopsie d’un monarque sur le déclin offrant le spectacle pathétique de sa déchéance à l’œuvre.
Avec « Senso », Luchino Visconti revendique avoir voulu cerner le mélodrame opératique de la vie jusque dans sa dimension épique. Sa partition de librettiste est partisane au sens patriotique du terme, qui dénonce, dans une somptueuse théâtralisation baroque, la déliquescence morale propre à l’aristocratie italienne durant la phase du risorgimento, la réunification italienne de 1866.
Diminué par un AVC qui le contraint à rester dans un fauteuil roulant au terme du tournage de « Ludwig », Luchino Visconti s’attelle néanmoins à « L’innocent », librement adapté de la prose flamboyante de Gabriele d’Annunzio. Outre son chant du cygne, il livre ici une comédie intimiste de mœurs et des manières ainsi qu’une réflexion mélancolique grinçante sur une classe patricienne décadente de Rome au tournant du XX éme siècle.
A l’initiative de la cinémathèque française, le Napoléon vu par Abel Gance synthétise une expérience cinématographique unique en immersion totale. L’œuvre foisonnante reconstitue la geste bonapartienne où l’épopée visionnaire voisine avec l’intimité familiale du clan Bonaparte. Les prémices de la vie du futur empereur depuis sa formation militaire à Brienne jusqu’à la campagne d’Italie sont vues “par le grand bout de la lorgnette”. Durant sept heures de projection, un maelstrom d’images fantasmagoriques défile sans discontinuer; subjuguant les esprits. Contextualisation..
Avec Rashômon, le scepticisme moral d’Akira Kurosawa interrogeait déjà, de manière éloquente, les faits du passé. Dans une théâtralité avouée, des benshis (récitants) évoquent rétrospectivement la même anecdote et ce récit en abîme et en forme d’échos reconduisait une vérité narrative à jamais insaisissable.
« Le jardin des Finzi Contini » est un film sur la mémoire suspendue et le temps retrouvé. C’est une œuvre impérissable qui est le véritable chant du cygne du « commandatore » Vittorio de Sica. Eblouissant d’émotion contenue dans sa version restaurée.
Adapté librement du roman de Vasco Pratolini, « Cronaca familiare » (chronique familiale), « Journal intime » est considéré à juste titre par la critique comme le chef d’œuvre superlatif de Zurlini. Par une purge émotionnelle, le cinéaste par excellence du sentiment rentré décante une relation fraternelle et en crève l’abcès mortifère.
« Eté violent » est le fruit d’une maturité filmique. Affublé d’une réputation de cinéaste difficilement malléable, Zurlini traverse des périodes tempétueuses où son travail n’est pas reconnu à sa juste valeur. Cet été
violent est le produit d’un hiatus de trois ans. Le film traite d’une année-charnière qui voit la chute du fascisme tandis que les bouleversements socio-politiques qui s’ensuivent dans la péninsule transalpine condensent une imagerie qui fait sa richesse.
Antithèse du drame épique dans son refus du spectaculaire, « Le désert des Tartares » apparaît comme une œuvre à combustion lente, chant du cygne de Valerio Zurlini dans son adaptation du roman éponyme de Dino Buzzati. Mélodrame de l’étiquette militaire, le film offre un écrin visuel grandiose à la lancinante déshumanisation qui s’y joue ; donnant corps à l’abstraction surréaliste de Buzzati.
Ce tout premier opus de Valerio Zurlini apparaît comme une bluette sentimentale. Clairement apparentée au “néo-réalisme rose”, la pochade, adaptant librement un roman de Vasco Tropolini, brosse le portrait d’un coureur de jupons invétéré, Andréa Sernesi, alias Bob (Antonio Cifariello).
Choralité féminine.
Une génération sacrifiée?
Dernier avatar néoréaliste.
Désintégration d’un couple
Une expérimentation baroque contournable.
Capsule temporelle.
L’argument sardonique de « La dame sans camélias » jette un regard cru et sans fard sur l’époque où le film fut tourné. Second opus du cinéaste de Ferrare, il dévoile l’envers du décor du cinéma et l’engrenage chimérique d’une célébrité contrainte comme le sourire embué de larmes de Lucia Bosé prise dans les rets de Cinecittà.
Le premier film d’un rédacteur de la revue. Rushs et images.
Oeuvre de transition encensée pour son humanisme, « Dersou Ouzala » a pourtant dénoté d’une espèce d’aura négative eu égard à son mysticisme contemplatif amorçant un tournant de maturité vieillissante chez Kurosawa. Face aux nouveaux défis et enjeux écologiques planétaires, on peut désormais revoir cette ode panthéiste sous un jour nouveau.
Le pénultième film d’Ozu pourrait bien être son testament cinématographique. Sa tonalité tragi-comique et ses couleurs d’un rouge mordoré anticipent la saison automnale à travers la fin de vie crépusculaire d’un patriarche et d’un pater familias, dans le même temps, selon le cycle d’une existence ramenée au pathos des choses les plus insignifiantes. En version restaurée par le distributeur Carlotta.
« Rivière de nuit » est un mélodrame féministe qui se garde bien d’être larmoyant. Exhumée de l’âge d’or japonais, l’œuvre, inédite, mérite qu’on la découvre séance tenante, ne serait-ce que pour son chatoiement et son esthétisme. La trame est narusienne tandis que
son épilogue est mizoguchien. A son épicentre, une romance amoureuse avortée matérialise le malaise de l’affirmation de soi d’une jeune héroïne, qui rencontrera un dénouement inattendu dans un Japon patriarcal qui amorce une période d’essor économique.
L’équipe de notre webzine a décidé de rendre hommage aux femmes cinéastes en partageant un panorama de ses films préférés signés par des réalisatrices d’hier et d’aujourd’hui.
« Le Nom de la rose » revient en force sur les écrans dans une version restaurée 4K supplantant les précédentes. L’occasion de revisiter quelques facettes de ce thriller médiéval inspiré ; parfois controversé pour ses anachronismes et qui nous plonge au cœur de l’obscurantisme religieux, à l’époque des hérésies et des sombres heures de l’Inquisition.
De toute l’œuvre néo-réaliste rossellinienne émergent, comme une constante, les préoccupations humanitaires, les valeurs spirituelles de l’homme par quoi il se découvre et se sauve. Il n’y a que la foi qui puisse sauver. Partant, chaque film qui émane de cette période
est un authentique acte de foi. Stromboli en est la quintessence.
Gregg Araki : Érection, défloraison et orgasme d’un cinéma-éponge.
« Mère Jeanne des anges » est un huis clos en immersion dans un couvent tenu par une congrégation d’ursulines au XVIIe siècle. Dans un chassé-croisé incessant de jeux de pouvoir et de séduction, Jerzy Kawalerowicz réussit à faire sentir l’impalpable dans cet univers institutionnel oppressif où la dépossession de soi conduit inéluctablement à la possession diabolique. Envoûtant en version restaurée 4K.
À l’image des New York Film Critics Circle Awards, Los Angeles Film Critics Association Awards ou London Critics Film Awards, les Paris Film Critics Awards récompensent chaque année le meilleur du cinéma mondial.
A revoir « Fear & desire », on éprouve comme un sentiment mitigé et le film apparaît, de prime abord, comme un brouillon foutraque. Dès lors, on comprend mieux pourquoi son auteur, parvenu à la notoriété et atteint d’un perfectionnisme mégalomaniaque, l’ait désavoué comme un écrivain bifferait son écrit au point de vouloir en interdire la circulation in fine en confisquant les copies pour en faire un autodafé dans un trouble moment de lucidité impérieuse ; soucieux d’oeuvrer pour sa postérité. Analyse…
Ressortie en salle des trois des plus grands films de Satyajit Ray, « La Complainte du sentier » (1955), « L’Invaincu (1956) et « Le Monde d’Apu » (1959).Dans une nouvelle version entièrement restaurée 4K sous l’égide de Les Acacias Distribution
Halloween est aux portes. L’occasion de redécouvrir deux contes ténébreux à la tonalité subversive entre horreur, épouvante et noir érotique. Usant d’une palette graphique magistrale, le cinéaste engagé Kaneto Shindo y dépeint un microcosme humain sans pitié où les protagonistes sont à deux doigts d’être des cannibales ou des vampires. L’horreur amorale de la guerre et celle d’un trafic sans entraves se combinent dans la vision cauchemardesque d’un bestiaire humain. Analyse…
« Mieux vaut des ris que des larmes écrire… » (Rabelais)
Au cœur des mélodrames de la période allemande de Douglas Sirk, ses protagonistes sont révélés par les artefacts d’une mise en scène où l’extravagance du kitsch le dispute avec le naturalisme du décor. Mais toujours pour porter la passion des sentiments exacerbés à son point culminant. Ces prémices flamboyants renvoient sans ambiguïté à sa période hollywoodienne qui est la consécration d’une œuvre filmique inégalée. Coup de projecteur sur le premier et dernier opus de cette période allemande.
« Bigamie » est une curiosité, un artefact des années 50, années de refoulement pour une Amérique puritaine encore sous le choc traumatique de la Seconde Guerre mondiale. Dans ce film à thèse, Ida Lupino explore une zone grise de la morale institutionnelle où elle tend à humaniser l’adultère et la bigamie.
Retour de manivelle sur ce road movie macabre bourré de testostérone et au suspense haletant qui, à l’instar de « Bigamie », interroge en substance la faillite du rêve américain à travers le mal-être traumatisant éprouvé par les vétérans de la seconde guerre mondiale à réintégrer la vie active.