Chroniques d’un amour terrestre (extraits)

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Le premier film d’un rédacteur de la revue. Rushs et images.

Images prometteuses

Hugo Dervisoglou, rédacteur de la revue et que j’ai découvert dans un amphi sans deviner qu’il savait si bien tenir une caméra, prépare un film qui s’appellera peut-être Chroniques d’un amour terrestre et dont voici un extrait. Ces quelques images sont très prometteuses. Il y a dans ces images en gestation et en action quelque chose de Varda, de Resnais et même de Godard bien sûr, mais avec tellement de douceur, de mélancolie et parfois de tristesse… C’est dû bien sûr à la musique, au montage et à ces images comme volées, solarisées, invisibles/visibles qui font de cet ensemble de films comme des documents d’un monde perdu, presque post-apocalyptique.

Film ovni dans l’espace

Le film pourrait être envoyé dans l’espace par la NASA. On le découvrirait mille ans plus tard et on se dirait : tiens, c’est ainsi que les hommes vivent quand ils s’aiment… On y voit aussi des visages évanescents qui apparaissent quelques petites secondes, et ils font partie d’un ensemble comme arraché au temps qui passe. Par moment, on dirait que c’est filmé par le Fellini du Satyricon, pour le côté archéologique. Ces visages nous disent tous quelque chose de l’humanité et certains lieux sont connus comme le métro parisien, le Vieux-Port de Marseille, Londres peut-être, la BnF, etc. et d’autres qu’on ne reconnaît pas comme cette mer noirâtre qu’il nous dit être la Camargue et qui semble aussi menaçante que le Styx.

 

Le cimetière marin

Mais tous demeurent très mystérieux, sibyllins comme s’ils possédaient un secret que seul connaîtrait le réalisateur. Entre Le Cimetière marin dont on devine quelques mots dans un ensemble murmuré, fragmenté, lointain comme si dans le noir et blanc des films des origines se montraient de temps en temps et notre passé et notre futur, à travers des images si étranges et fragiles qu’on dirait qu’elles annoncent notre futur, notre solitude et notre Dasein dans un bel Weltanschauung sans vouloir être ni prétentieux ni cuistre. Un monde s’offre à nous avec les belles images de coïncidence d’Hugo Dervisoglou.

Pour voir un extrait, cliquez ici : https://vimeo.com/849715934

 

 

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Durée : 8 mn


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