COIN DU CINÉPHILE
COIN DU CINÉPHILE
Valerio Zurlini, un esthète intransigeant pétri de culture et de sentiments
Recension critique écrite par Alain-Michel Jourdat
Michelangelo Antonioni
A l’aune de la récente rétrospective Michelangelo Antonioni à la cinémathèque française, il nous a été permis de revoir la quasi intégralité de l’œuvre filmique du cinéaste de l’aliénation et de la névrose qui s’affranchit du néo-réalisme avant ses oeuvres de la maturité. Panorama et recension critique d’Alain-Michel Jourdat.
Cycle Roberto Rossellini
Entre néoréalisme, prémices du cinéma moderne et didactisme télévisuel.
Rétrospective Ozu
Humanisme profond des gens ordinaires et déstabilisation du vieux monde avec Yasujiro Ozu.
Universal Monsters
Un panorama de quelques passionnants films mettant en scène les « Universal Monsters », à l’occasion de l’édition de la « Collection Cinéma Monster Club » chez Elephant Films.
Valerio Zurlini, un esthète intransigeant pétri de culture et de sentiments
Recension critique écrite par Alain-Michel Jourdat
Michelangelo Antonioni
A l’aune de la récente rétrospective Michelangelo Antonioni à la cinémathèque française, il nous a été permis de revoir la quasi intégralité de l’œuvre filmique du cinéaste de l’aliénation et de la névrose qui s’affranchit du néo-réalisme avant ses oeuvres de la maturité. Panorama et recension critique d’Alain-Michel Jourdat.
Cycle Roberto Rossellini
Entre néoréalisme, prémices du cinéma moderne et didactisme télévisuel.
Rétrospective Ozu
Humanisme profond des gens ordinaires et déstabilisation du vieux monde avec Yasujiro Ozu.
Universal Monsters
Un panorama de quelques passionnants films mettant en scène les « Universal Monsters », à l’occasion de l’édition de la « Collection Cinéma Monster Club » chez Elephant Films.
CHRONIQUES
CHRONIQUES
Octobre Bleu Prusse (projection le 04/10 à l’Atelier du Verbe, 17 rue Gassendi, 75014 Paris) .
Concordance de génies.
La garçonnière
A l’entame des “swinging sixties” qui vont pérenniser la libération des mœurs, « la garçonnière » est un “tour de farce” qui vient tordre définitivement le cou à cette Amérique puritaine. Mêlant un ton acerbe et un cynisme achevé, Billy Wilder y fustige allègrement l’hypocrisie des conventions sociales et pulvérise les tabous sexuels de son temps. Un an après avoir défié le code de
production dans une “confusion des genres” avec sa comédie déjantée Certains l’aiment chaud, le cinéaste remet le couvert. La satire aigre-douce et grinçante transcende la comédie; défiant les classifications de genre.
Chien enragé. Nouvelle Restauration 4K.
Dans Chien enragé, Tokyo est un immense brasier poussé à son point d’incandescence sous un soleil zénithal. Le récit policier déroule ici une filature harassante dans les entrailles de l’underworld. Sa faune est à nouveau le théâtre d’un duel exacerbé.
Entre le ciel et l’enfer. Nouvelle Restauration 4K
Duel silencieux entre un héros et son persécuteur.
Yojimbo. Nouvelle Restauration 4K.
Quand le « far east » pastiche le « far west ».
Vivre (Ikiru – Akira Kurosawa, 1952) Nouvelle Restauration 4K
« Vivre » ne se résume pas à son questionnement métaphysique sur le sens de l’existence étriquée d’un fonctionnaire falot miné par un mal incurable. L’oeuvre vaut surtout comme un plaidoyer pro domo par son réalisateur qui, parvenu au milieu du gué, s’interroge sur son accomplissement. Un film impérissable en version restaurée.
Les Salauds dorment en paix. Nouvelle Restauration 2K
Vivre dans l’obsession de la folie meurtrière.
Ludwig ou le crépuscule des dieux
« Ludwig » est l’immersion dans l’aberration mentale de Louis II de Bavière, souverain paranoïaque atteint d’une folie des grandeurs. L’intrigue du film est un patchwork de témoignages en flashbacks qui accréditent la lente
dégradation d’un état pathologique. Entre biopic sombre et récit édifiant, Luchino Visconti se livre à l’autopsie d’un monarque sur le déclin offrant le spectacle pathétique de sa déchéance à l’œuvre.
Senso
Avec « Senso », Luchino Visconti revendique avoir voulu cerner le mélodrame opératique de la vie jusque dans sa dimension épique. Sa partition de librettiste est partisane au sens patriotique du terme, qui dénonce, dans une somptueuse théâtralisation baroque, la déliquescence morale propre à l’aristocratie italienne durant la phase du risorgimento, la réunification italienne de 1866.
L’innocent
Diminué par un AVC qui le contraint à rester dans un fauteuil roulant au terme du tournage de « Ludwig », Luchino Visconti s’attelle néanmoins à « L’innocent », librement adapté de la prose flamboyante de Gabriele d’Annunzio. Outre son chant du cygne, il livre ici une comédie intimiste de mœurs et des manières ainsi qu’une réflexion mélancolique grinçante sur une classe patricienne décadente de Rome au tournant du XX éme siècle.
Napoléon
A l’initiative de la cinémathèque française, le Napoléon vu par Abel Gance synthétise une expérience cinématographique unique en immersion totale. L’œuvre foisonnante reconstitue la geste bonapartienne où l’épopée visionnaire voisine avec l’intimité familiale du clan Bonaparte. Les prémices de la vie du futur empereur depuis sa formation militaire à Brienne jusqu’à la campagne d’Italie sont vues “par le grand bout de la lorgnette”. Durant sept heures de projection, un maelstrom d’images fantasmagoriques défile sans discontinuer; subjuguant les esprits. Contextualisation..
Les Sept Samouraïs (ressortie en salles dans une nouvelle restauration).
Avec Rashômon, le scepticisme moral d’Akira Kurosawa interrogeait déjà, de manière éloquente, les faits du passé. Dans une théâtralité avouée, des benshis (récitants) évoquent rétrospectivement la même anecdote et ce récit en abîme et en forme d’échos reconduisait une vérité narrative à jamais insaisissable.
Octobre Bleu Prusse (projection le 04/10 à l’Atelier du Verbe, 17 rue Gassendi, 75014 Paris) .
Concordance de génies.
La garçonnière
A l’entame des “swinging sixties” qui vont pérenniser la libération des mœurs, « la garçonnière » est un “tour de farce” qui vient tordre définitivement le cou à cette Amérique puritaine. Mêlant un ton acerbe et un cynisme achevé, Billy Wilder y fustige allègrement l’hypocrisie des conventions sociales et pulvérise les tabous sexuels de son temps. Un an après avoir défié le code de
production dans une “confusion des genres” avec sa comédie déjantée Certains l’aiment chaud, le cinéaste remet le couvert. La satire aigre-douce et grinçante transcende la comédie; défiant les classifications de genre.
Chien enragé. Nouvelle Restauration 4K.
Dans Chien enragé, Tokyo est un immense brasier poussé à son point d’incandescence sous un soleil zénithal. Le récit policier déroule ici une filature harassante dans les entrailles de l’underworld. Sa faune est à nouveau le théâtre d’un duel exacerbé.
Entre le ciel et l’enfer. Nouvelle Restauration 4K
Duel silencieux entre un héros et son persécuteur.
Yojimbo. Nouvelle Restauration 4K.
Quand le « far east » pastiche le « far west ».
Vivre (Ikiru – Akira Kurosawa, 1952) Nouvelle Restauration 4K
« Vivre » ne se résume pas à son questionnement métaphysique sur le sens de l’existence étriquée d’un fonctionnaire falot miné par un mal incurable. L’oeuvre vaut surtout comme un plaidoyer pro domo par son réalisateur qui, parvenu au milieu du gué, s’interroge sur son accomplissement. Un film impérissable en version restaurée.
Les Salauds dorment en paix. Nouvelle Restauration 2K
Vivre dans l’obsession de la folie meurtrière.
Ludwig ou le crépuscule des dieux
« Ludwig » est l’immersion dans l’aberration mentale de Louis II de Bavière, souverain paranoïaque atteint d’une folie des grandeurs. L’intrigue du film est un patchwork de témoignages en flashbacks qui accréditent la lente
dégradation d’un état pathologique. Entre biopic sombre et récit édifiant, Luchino Visconti se livre à l’autopsie d’un monarque sur le déclin offrant le spectacle pathétique de sa déchéance à l’œuvre.
Senso
Avec « Senso », Luchino Visconti revendique avoir voulu cerner le mélodrame opératique de la vie jusque dans sa dimension épique. Sa partition de librettiste est partisane au sens patriotique du terme, qui dénonce, dans une somptueuse théâtralisation baroque, la déliquescence morale propre à l’aristocratie italienne durant la phase du risorgimento, la réunification italienne de 1866.
L’innocent
Diminué par un AVC qui le contraint à rester dans un fauteuil roulant au terme du tournage de « Ludwig », Luchino Visconti s’attelle néanmoins à « L’innocent », librement adapté de la prose flamboyante de Gabriele d’Annunzio. Outre son chant du cygne, il livre ici une comédie intimiste de mœurs et des manières ainsi qu’une réflexion mélancolique grinçante sur une classe patricienne décadente de Rome au tournant du XX éme siècle.
Napoléon
A l’initiative de la cinémathèque française, le Napoléon vu par Abel Gance synthétise une expérience cinématographique unique en immersion totale. L’œuvre foisonnante reconstitue la geste bonapartienne où l’épopée visionnaire voisine avec l’intimité familiale du clan Bonaparte. Les prémices de la vie du futur empereur depuis sa formation militaire à Brienne jusqu’à la campagne d’Italie sont vues “par le grand bout de la lorgnette”. Durant sept heures de projection, un maelstrom d’images fantasmagoriques défile sans discontinuer; subjuguant les esprits. Contextualisation..
Les Sept Samouraïs (ressortie en salles dans une nouvelle restauration).
Avec Rashômon, le scepticisme moral d’Akira Kurosawa interrogeait déjà, de manière éloquente, les faits du passé. Dans une théâtralité avouée, des benshis (récitants) évoquent rétrospectivement la même anecdote et ce récit en abîme et en forme d’échos reconduisait une vérité narrative à jamais insaisissable.