Un film de Danièle Thompson est généralement un régal. Avec, récemment, Fauteuils d’orchestre ou auparavant La Buche, elle a fait montre d’un talent certain pour faire se croiser devant la caméra des destins en forme de point d’interrogation. Ce 21 juin, où la fête de la musique bât son plein, ML, l’avocate spécialiste du divorce, et son mari Piotr, s’apprêtent à recevoir leurs proches à dîner. Chacun de leurs convives, dont certains sont en couple, traverse une crise. Mais tout le monde essaie d’afficher une mine réjouie pour tenter de sauver les apparences. Cette soirée va indubitablement changer le cours de leur vie et, parfois, leur (re)mettre les pendules à l’heure. Un an, plus tard, ML et Piotr décident de remettre le couvert.
Le Code a changé est le récit, ponctué de retours en arrière, d’une année riche en rebondissements et en révélations. L’intrigue se décline autour des thèmes de l’adultère, des histoires d’amour compliquées en général, de la maladie et de la tension familiale. En somme, de quoi éveiller et entretenir l’attention. En dépit du florilège de situations, la mise en scène reste focalisée sur l’évolution des personnages. Le scénario tient la route, de même que la réalisation, mais Le Code a changé laisse comme un arrière-goût d’insatisfaction. L’emballage – cette ambiance estivale chaude et colorée et cette riche galerie de portraits – est pourtant très alléchant. Mais le contenu manque de ce liant qu’apporte la magie. Une magie que même la merveilleuse bande originale de Nicola Piovani n’arrive pas à créer. Aussi, Le Code a changé se regarde seulement. Il ne laissera pas un souvenir impérissable en dépit de ce merveilleux casting d’acteurs, composé notamment de Dany Boon, de Karin Viard, de Patrick Chesnais ou encore de Patrick Bruel, dont les prestations restent les plus touchantes. Le dernier film de Danièle Thompson n’a pas bénéficié de cette alchimie que réussit habituellement à créer la cinéaste entre ses interprètes. Ce qui est d’autant plus paradoxal que leurs parcours restent très imbriqués. Le peu de profondeur des situations abordées et des effets de mise en scène, parfois trop faciles, font du dernier Thompson un rendez-vous cinématographique mitigé. Mais que les aficionados de la réalisatrice ne se privent pas pour autant du spectacle. Car sa patte est bien présente, même si le résultat est moins jouissif que d’habitude. Traiter des faux-semblants semble avoir fait perdre (de façon momentanée, espérons-le) à Danièle Thompson sa capacité à transmettre une vraie émotion.