Paru il y a quelques jours chez Grenelle, l’équivalent pour Paris de Gremese l’éditeur romain, ce très beau livre d’images peut faire un très beau cadeau de Noël mais pas seulement. Claude Monier est certes un amateur du 7e Art, mais il est en plus collectionneur et organisateur d’expositions autour des affiches de cinéma des origines à nos jours. Il participe aussi à des conférences pour les universités, notamment l’Université pour tous, et à des master-class en présence d’affichistes contemporains comme, par exemple, celle avec Laurent Luffroy en 2024 à l’Ecomusée des Monts de Forez.
C’est dire qu’il en a des anecdotes à raconter et de belles images à nous montrer, de celles qui, fut un temps, trônait parfois humblement à la devanture des cinés comme l’a montré religieusement François Truffaut dans une séquence immortelle des Quatre cents coups. Le livre de la taille d’un beau livre d’art se présente comme un abécédaire et, en le parcourant, dès que votre regard ne sera plus tout de suite happé par la qualité des reproductions, courra sur les lignes et vous verrez apparaître des noms connus comme celui de Dubout, le célèbre caricaturiste montpelliérain qui a immortalisé le petit train de Palavas-les-Flots et inspiré Federico Fellini, mais aussi d’autres noms prestigieux ou anonymes qui, tous, ont œuvré pour faire de la pub au 7e Art comme Xarrié, Hervé Morvan, Léo Kouper, Clément Hurel, Candido de Faria, Jacques Bonnaud, Michel Landi peut-être l’un des plus célèbres, et tant d’autres qui, parfois presque anonymement, ont tant fait pour faire la carrière d’un film sur les murs des villes enfumées. Le livre parle aussi de la censure, des agences de publicité et de communication car l’affiche fait partie de la com même si, à l’époque, on n’en faisait pas tout un plat. Pascal Witaszek à qui l’on doit récemment les affiches des Larmes amères de Petra Von Kant et Franz tous deux de François Ozon, mais surtout Grave de Julia Ducournau avec Garance Marillier en première ligne et qui me tient à cœur. Dans cette belle encyclopédie, il parle aussi de la féminisation, des façades et des décorateurs, et des maquettistes. Bref un livre complet qui garnira votre bibliothèque, fera patienter les malades dans votre cabinet d’orthopédie ou enchantera une bibliothèque municipale ou scolaire, ou comblera votre mamie surtout si elle aime les belles images que colporte depuis toujours le cinéma. Du reste, ce beau livre aurait pu avoir toute sa place dans l’exposition qui eut lieu tout récemment à la Fondation Jérôme Seydoux-Pathé, Faire impression. En, en plus, le livre ne parle pas seulement des films Pathé !

Claude Monier. L’affiche de cinéma française des origines à nos jours de A à Z. Grenelle, Paris, 2025. 145 p. ill. avec le soutien du CNC.




