Le trio féminin, Alexandra Lamy, Mélanie Doutey et Julie Ferrier, que l’on imagine aussi vrai dans la fiction que dans la réalité, fonctionne bien. Elles sont très féminines – en atteste l’affiche du film, du gloss au rouge à lèvres – elles sont solidaires, drôles et modernes. Mais c’est sur les épaules d’Alexandra Lamy que repose Jamais le premier soir, un titre de film plutôt mal adapté à l’intention de réalisation. Melissa Drigeard, pour son premier long métrage, s’attaque aux phrases toutes faites adressées aux jeunes filles : tu ne coucheras point la première nuit – alors la deuxième ? Mais le film traite plutôt d’une bande de copines ouvertes et leurs amours complexes, torturés, instables. Comment trouver l’amour aujourd’hui ? Comment le garder ?
C’est avec humour et sous la forme d’une série de sketches et d’aventures loufoques que les copines s’aventurent sur le chemin difficile de la rencontre, de la séduction et même du sexe. Avec un fond théâtral, un peu moins cinématographique, la réalisatrice glisse sa caméra au plus près des émotions féminines, sans en faire trop ou pas assez. Cependant, le manque d’originalité et de pertinence dans certains dialogues vient casser l’esprit drôle du film. On s’écarte des personnages au lieu de s’identifier, on voit les failles d’une comédie sans grande prétention où l’on s’attache à des détails plutôt que simplement rire des situations.
© EUROPACORP-FEW-TF1 FILMS PRODUCTION/Pascal Chantier
Côté réalisation, chaque scène trouve un sens, une progression en images des sentiments de Julie, le personnage principal. Mise face à des hommes – que se soit l’excellent Julien Boisselier, le malicieux Jean-Paul Rouve et le très beau Grégory Fitoussi, Julie s’adapte, tel un caméléon amoureux, à son autre. Peu crédible, misant tout sur l’esprit bon enfant et le jeu de séduction, encore une fois l’identification au personnage ne se fait pas. On l’observe, on la trouve drôle ou on la critique. A croire que certains films sont comme certaines fois au lit : parfois convaincantes le premier soir, parfois mieux vaut attendre le deuxième coup.