Il est vrai que Zouzou ne butine pas dans le même pré et c’est son droit. Pourtant, on en vient vite à se demander pourquoi ce film est si antipathique, sans doute parce qu’il lui manque à la fois une direction d’acteurs (qui donnent pourtant le meilleur d’eux-mêmes, notamment Olivier Broche rescapé des Deschiens qui continue sa carrière de précieux ridicule) et surtout une intention narrative. Si le fil conducteur est la sexualité, surtout féminine, et la libération des mœurs, ça fait court et le film s’essouffle tellement vite qu’au bout de dix minutes, il n’a plus rien à dire. Pseudo film choral, avec une volonté de flirter avec un Rohmer qui oserait appeler un chat un chat, Zouzou perd tout son sel lorsqu’on comprend vite qu’on ne sortira jamais d’un huis-clos à la campagne et que les péripéties seront téléphonées et dignes des pires séries Z des années 60 avec la prétention arrogante d’étonner les masses et d’innover. Pourtant, tout a été dit (et mieux) sur la sexualité, même et surtout féminine, et qu’il n’est pas besoin de s’abaisser à autant de vulgarité (dans le sens littéral du terme). Un film à vous faire (presque) regretter Les Valseuses de Bertrand Blier (1974) qui ne faisait pas pourtant non plus dans la dentelle. Même Damien Leblanc du magazine Première a la dent dure lorsqu’il écrit que « Blandine Lenoir défend ici le rôle primordial de la famille dans l’éducation sexuelle. Elle passe pour cela par une fiction trop poussive […] dans laquelle les blagues tombent à plat et où les conversations entre protagonistes manquent souvent de naturel. » Voilà tout est dit. À éviter donc pour se remettre des fêtes de Noël souvent trop écœurantes.
Zouzou
Article écrit par Jean-Max Méjean
Comédie française qui se croit révolutionnaire mais ne fait qu’enfoncer le clou de la vulgarité.