Lorsque le cinéma américain décide d’ironiser sur sa propre production, apparaissent alors sur nos grands écrans des Scary Movie et autres Y a-t-il… (un pilote dans l’avion?… un flic pour sauver la Reine?… etc.). Super-Heros Movie appartient à cette famille (pour preuve irréfutable, la présence au casting de l’infatigable Leslie Nielsen), qui parodie les succès du box-office étasunien.

Ici, il s’agit de Spiderman surtout, mais aussi des 4 fantastiques et des X-Men qui en prennent pour leurs grades… Le jeune Rick Ricker (Drake Bell), adolescent presque boutonneux et surtout très mal dans sa peau, se fait piquer, lors d’une excursion scolaire, par une libellule nouvelle génération. De là s’en suivent des transformations physiques, qui amèneront Rick à prendre conscience de ses nouvelles responsabilités. Mais que l’on se rassure : malgré les obstacles, nul ne peut oublier que le Happy End sera au rendez-vous. Une question de principe!

Drôle et distrayant, Super-Heros Movie est un divertissement qui se laisse facilement regarder. Pour autant il ne faut pas en oublier le discours filmique. En filigrane de ces images riches en couleurs vives et de cette mise en scène qui inonde l’image, le réalisateur Craig Mazin sort une arme redoutable : l’ironie. Situations et personnages se détachent du contexte et le cinéma américain est pris affectivement pour cible. La meilleure défense est bien l’attaque. Face à de potentiels détracteurs, les réalisateurs étasuniens se moquent de ce genre, le fantastique, qui envahit les écrans et remplit les porte-feuilles. On ne peut restreindre ce type de films à du spectacle simpliste, c’est aussi une réflexion sur l’industrie du septième art. Telle une petite voix qui dirait, en chuchotant, que les succès ne leur montent pas à la tête.