Cette suite est plus éprouvante, plus ludique et légèrement décalée. Le volet 1 avait le mérite de valoriser une direction artistique dans laquelle Del Toro s’en donnait à cœur joie. De l’imagination débordante à une volonté accrue d’émerveiller, il n’y avait qu’un pas et Del Toro le franchit haut la main sans se soucier, malheureusement, de ces quelques bases fondamentales qui constituent un film correct. Scénario léger comme l’élan d’Hellboy, mise en scène lourdaude et surtout interprétation introvertie. Il y a toujours ce plaisir de retrouver Ron Perlman dans le rôle du balourd rouge sang et sa queue en califourchon, toujours le sourire aux lèvres en écoutant les remarques intelligemment savoureuses de ses collègues et toujours l’œil aux aguets, furetant ici et là dans des couloirs dont del Toro a encore le secret. Mais, très vite, on sent que tout ce petit monde s’ennuie dans cette surenchère visuelle, en particulier le réalisateur qui préfère ses personnages secondaires (des trolls, des lutins, des freaks en somme) à son grossier protagoniste. A oublier très vite !
Hellboy II les légions d’or maudites (Hellboy II : The Golden Army)
Article écrit par Samir Ardjoum
Retour du diablotin rouge qui colle des bourre-pifs, se pose des questions existentielles et oublie dans tout cela d’être séduisant.