Entretien avec William Lustig

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A l’occasion de la sortie en salle de « Maniac »

Votre film a-t-il un lien sur votre relation avec votre mère ?

Bien sûr que non. Je me suis toujours très bien entendu avec ma mère. Il y a longtemps j’allais à l’église avec ma mère et ma grand-mère. D’ailleurs ma mère n’aimait pas les prêtres et les nonnes. Et maintenant elle est croyante jusqu’au bout des ongles.

Vous avez mis votre mère au placard ?

Arrêtez, je n’ai pas fait ce film pour ça, ce n’est pas un film sur ma mère et moi (rires). Le fait est que je me suis inspiré de grands tueurs en série comme Gacy qui avait un fort rapport avec sa mère, et c’est de là que découle l’omniprésence de la figure maternelle.

Aviez vous dès le début pensé faire un film grindhouse ?

Mon dieu, cela fait 25 ans que je réponds à cette question. Mais bon, oui ce film est la quintessence de l’esprit grindhouse. C’est pourquoi on ne voit pas de flic, ni de scènes de police dans le film, car dans le genre de cinéma où le film passait, quand il y avait une scène de police, les gens sortaient acheter des bonbons car ils savaient qu’il n’y aurait pas de meurtres tant que les flics seraient là, car c’est ce que les gens voulaient voir.

Est-ce que vous avez eu des autorisations pour filmer ?

Non, on a fait le film pour 480 000 dollars, on n’avait quasiment aucun permis et on en avait rien à foutre car les gens autour de moi avaient envie de terminer le film, c’était ce qu’il y avait de plus important. Par exemple la scène de métro fut compliquée à tourner car il nous fallait des plans de l’extérieur et de l’intérieur du métro, et tous nos permis étaient faux. On a tout de même réussi à se débrouiller. C’était déjà comme ça sur mon film précédent avec Joe Spinell, où plusieurs d’entre nous avions de faux badges de flics.

Est-ce que vous feriez un film avec autant de meurtres aujourd’hui ?

Non je ne crois pas. Le genre de film comme Vendredi 13 ne m’intéresse pas. Ces derniers temps, je m’occupe plus du marché dvd avec des ressorties de mes films.

Comment avez-vous rencontré Joe Spinell ?

On s’est rencontré sur un autre film et on s’est tout de suite rendu compte que l’on avait un amour commun pour les grindhouse classiques, et on a décidé de faire un film dans le même genre que Les Dents de la mer mais sur terre, avec un tueur sans merci. Spinell à partir de ce moment là a développé son caractère, je me suis occupé de trouver les idées des meurtres, et Tom Savini a géré les effets spéciaux et les mises en scène des meurtres.

Pouvez vous nous parler de la fameuse séquence de la fusillade dans la voiture.

Pour cet effet spécial, c’est Tom Savini qui a doublé Spinell avec une vraie arme, ce qui était bien sûr complètement interdit. Au moment de tirer, Savini est tombé en arrière. Une fois la scène tournée, je suis parti avec l’un de mes assistants avec le fusil pour le New Jersey afin que la police ne nous retrouve pas. On a réutilisé le même fusil dans Vigilant avec Robert Foerster.

On voit sur le mur de la chambre une photo de bébé avec inscrit en dessous « born without a mother ». D’où cela vient-il ?

Joe allait souvent dans des bals et il tombait sur plein de gens. Une fois il a rencontré un russe qui voulait s’occuper des décors pour le film. Etant d’accord, je l’ai laissé s’occuper du décor de l’appart et quand je suis arrivé sur le plateau j’ai trouvé cette affiche super bizarre et j’ai aimé donc on l’a gardé.

Propos recueillis par Denis Baron lors de la conférence publique

Titre original : Maniac

Réalisateur :

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Genre :

Durée : 88 mn


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