Coluche, l’histoire d’un mec

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Beaucoup d´images se dispersent dans nos esprits d´adolescents. Au beau milieu des années 80, un mec partait dans un tourbillon de bruit et de fureur. Du silence, rien que la mort, juste apprécier moyennement le film que lui consacre De Caunes.

Les choses s’amoncellent et le spectateur exigeant garde de l’espoir dans une éventuelle relève. Aujourd’hui, les héritiers de Coluche sont dispersés, glanant toute forme médiatique, posant des conditions draconiennes et tentant de battre le fer pendant qu’il est encore chaud. L’un deux, sans doute le plus cinéphile, est dans la course depuis bientôt 25 ans et c’est le genre de gars qui se faufile sereinement. De Caunes, le fils de…, en parfait linguiste, décortique le verbe coluchien et tente de s’approprier tant bien que mal l’ambiance gaudriole de ce comique qui aimait hurler : « On peut toujours trouver plus con que soi. Regardez moi ! »

C’est un biopic qui s’aventure sur une période étrangement mystérieuse de la vie de Coluche : sa candidature aux élections présidentielles de 1981. J’avais 6 ans, donc incapable de témoigner du quotidien triste de la fin des seventies au pays des merveilles de l’oncle Giscard. L’histoire nous a confirmé que tout brillait, mais que la surface cachée de l’iceberg aurait pu causer un second Titanic. De Caunes était de ceux qui respiraient lorsqu’il écoutait l’humoriste au nez de clown. Il s’en souviendra quand des producteurs lui confieront un scénario basé sur sa courte vie de politicien.

Les intentions sont donc bonnes. La suite l’est plutôt moins. De Caunes est fou de John Ford (La Prisonnière du désert est son film de chevet), de Stevenson (il rêve d’adapter le chef d’œuvre méconnu, Le Maître de Ballantrae), et surtout de rock. En voyant Coluche, point de romantisme, de lyrisme et de dynamisme. L’incompréhension réside dans cette avalanche de bons sentiments qui déréalise les propos du cinéaste, maltraitant la réflexion et poussant le film dans des tranchées comico-hystériques. Quelle tristesse de voir De Maison (belle interprétation au demeurant) s’engouffrer dans des allées poussiéreuses où tout est dit sans pour autant être argumenté. Lorsque De Caunes filme cette scène diabolique où Coluche apprend la mort d’un de ses proches, il choisit d’utiliser le travelling non pas pour pour proposer une idée de cinéma, non, juste pour esthétiser un moment glauque de Coluche en le saupoudrant d’un bon tube d’Iggy Pop. Une forme de fétichisation en quelque sorte !

Titre original : Coluche, l'histoire d'un mec

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Durée : 103 mn


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