Comme en témoigne l’affiche du film, coupée en deux, d’un côté Claire – jouée par Gabrielle Lazure, et de l’autre côté Martine – avec la délicieuse Lolita Chammah. Elles travaillent ensemble dans une station-service, elles s’apprécient mais elles ne se connaissent pas vraiment. L’une est plus mûre, plus posée, plus femme. L’autre est plus fragile, plus curieuse et baby doll. Au bord de leurs vies, un homme ou une femme les attend. Mais c’est finalement leurs chemins l’une vers l’autre qui importent, qui se suivent, qui se croisent.
© Shellac Distribution
Seule une scène entre Martine et Anita – Joana Preiss incarne à la perfection une barmaid épicée -, vient dynamiter un peu le quotidien triste et mélancolique du personnage. Tourné comme une quête émotive, une recherche sans fin, Passer l’hiver s’étale dans le temps, dans l’espace, au point de devenir une œuvre comparable à un tableau devant lequel on aime prendre le temps d’observer les moindres détails, d’imaginer, de supposer.
Le duo entre Lolita Chammah – fille d’Isabelle Huppert – et Gabrielle Lazure, actrice que l’on n’avait pas vue depuis quelques temps, fonctionne très bien. Les deux femmes se complètent, se nourrissent l’une de l’autre, forme un couple féminin mystérieux et intrigant. Mais le rythme du film, qui pousse à imaginer au-delà des images, se veut lent, et donc perd le dynamisme que ce duo invoquait. Couleurs pastel, décors artistiques, mots de la nouvelle traduite en langage cinéma, Passer l’hiver manque peut-être un premier essai. Et comme en littérature, certains livres nous plaisent, d’autres nous raccrochent à l’auteur. Attendons de voir le deuxième long métrage d’Aurélia Barbet…