New York Cinéma, en septembre sur TCM

Article écrit par

L’hommage de TCM à New York, à l’heure de la commémoration des dix ans des attentats du 11 septembre, sera cinéphile ou ne sera pas. Close-up sur un documentaire interrogeant la cinégénie de la Grosse Pomme, par le regard de ses cinéastes emblématiques.

En ce mois de commémoration des attentats du 11 septembre, TCM décide de rendre hommage à sa manière à New York, par le biais donc de la cinéphilie, mais sous un angle avant tout vivant, positif. Comme l’indique son titre, New York Cinéma s’intéresse à la Grosse Pomme en tant que décor de récits à hauteur de quotidien, moteurs, à partir de la fin des fifties, de gestes de mise en scène plus spontanés. À des extraits de leurs propres films ou de ceux de leurs confrères, s’associent ainsi sur quarante-cinq minutes les observations de cinéastes ayant fait le cinéma de New York, comme Spike Lee (Do the right thing, Jungle fever, Inside man…), James Toback ou bien sûr Martin Scorsese. Si le documentaire pêche un peu par excès d’enthousiasme cinéphile – manque global d’engagement en faveur d’un cinéma plutôt qu’un autre, surtout –, force est de reconnaître que personne mieux que ces derniers ne sait dire ce que cette ville a apporté à leur art.

Un jour à New York de Stanley Donen et Gene Kelly (1949)

Il est ainsi intéressant d’entendre Scorsese évoquer son respect pour l’aspect brut, sur le vif du Shadows de Cassavetes, tout en précisant en quoi, pour lui, ce film n’est pas tout à fait « du cinéma ». Regard critique n’insinuant aucunement qu’il ne serait pas bon, mais que se jouaient, à ce moment précis, de nouveaux défis esthétiques qui progressivement conduiraient à la fin d’un âge d’or, celui des studios, forcément à l’origine de sa cinéphilie. Un autre moment très parlant est celui où Stanley Donen, still alive, explique que le tournage en extérieur d’Un jour à New York (1949, cosigné avec Gene Kelly) fut la résultante de délicates négociations. Aérer le cinéma, ouvrir les films à l’impureté urbaine fut donc bien, y compris pour les grands cinéastes de studios, comme un aboutissement, le fruit d’une vraie volonté de rendre les images au réel, à la circulation brute, au monde dans lequel elles se font.

Do the Right Thing de et avec Spike Lee (1989)

Cette question de la « réalité » new-yorkaise sera d’ailleurs au centre de la partie la plus pertinente du documentaire, voyant Scorsese et Lee confesser que malgré toute l’admiration qu’ils vouent à Woody Allen, cinéaste new-yorkais par excellence (qui en revanche ne témoigne pas ici), sa tendance à privilégier l’aspect « carte postale » de la ville n’a jamais manqué de les interpeller. Enjolivement dont Scorsese dit, non sans malice, s’être inspiré pour l’une des scènes les plus marquantes du pourtant désenchanté À tombeau ouvert (2000). Réserves auxquelles ne se joint pas James Toback, évoquant l’art unique d’Allen de filmer avant tout son New York, affranchi de toute injonction documentaire, au même titre qu’il s’est par la suite réapproprié Barcelone, Londres ou tout dernièrement Paris. Où se confirme que préservé ou non, atteint ou non en son cœur, New York fut et reste une ville stimulant presque logiquement l’imaginaire, par son apprivoisement, sa fréquentation au jour le jour.

New York Cinéma (2011), à partir du jeudi 8 septembre
Cycle « New York », tous les jeudis et vendredis de septembre sur TCM



Partager:

Twitter Facebook

Lire aussi