Les Classiques de l’été: Vacances ; L´affaire Thomas Crown ; Parfum de femmes

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Un été sous le signe de la virilité avec le flegmatique Steve MCQueen, le charismatique Cary Grant et le robuste Vittorio Gassman. Maestro, a vous de jouer !

Vacances
(Holday)
De Georges Cukor
Avec Cary Grant, Katherine Hepburn

Un léger Cukor, une œuvre mineure certes, mais il est toujours aussi sympathique de retrouver la patte folle d’un cinéaste qui sut manier dialogues ciselés et mise en scène robuste. Georges Cukor est passé maître dans l’art de faire tournoyer les cœurs perdus. Déjà, dans La Femme aux deux visages, il réussit à découper au scalpel le visage rigide de Greta Garbo pour lui donner une forme jamais épousée, aussi belle et limpide que Ninotchka de Lubitsch. Dans Vacances, Cukor réunit Cary Grant et Katherine Hepburn, deux monstres sacrés de la déconnade frivole, pour une histoire de remariage et de trucs insensés, qui motivent l’amour à se réinventer. Tout droit sortis de L’Impossible monsieur bébé, ce couple épatant qui cavale après la vie continue de franchir le rubicond de la légèreté et du bon mot. Le spectateur en sort encore plus ravi.

L’Affaire Thomas Crown
(The Thomas Crown Affair)
De Norman Jewison
Avec Steve McQueen, Faye Dunaway

Ce n’est pas un chef d’œuvre, ni une date dans l’histoire du cinéma, mais l’idée de retrouver Steve McQueen sur nos écrans et en 2008, est d’une part géniale, et d’autre part importante. Trop de mauvais souvenirs avec le remake raté de John McTernan et son double brisé, Pierce Brosnan. Trop de lourdeur dans ce film qui ressemblait plus à une tâche indélébile qu’à une toile de Magritte dont il se voulait la ligne directe. Se souvenir des belles choses, des pellicules originales et de cette ambiance cosy qui, avec son air de jazz mâtiné de soul, rend le film encore plus attachant. Cet Arsène Lupin sixties vole la nuit et aime le jour. Faye Dunaway, très jeune actrice qui débute, s’amourache de ce bel hidalgo et tente – car elle enquête pour une assurance – de percer son secret. McQueen flirte avec l’eden dans ce petit film sans prétention, et rajoute dans son CV un nouvel avatar, celui du beau gosse qui offre des milliers de pierres précieuses à toutes ces lèvres sensuelles et délicates.

Parfum de femmes
(Profumo di donna)
Réalisé par Dino Risi
Avec Vittorio Gassman, Agostina Belli, Alessandro Momo

Un très beau film : des minutes qui s’éparpillent, qui retiennent notre attention, nous renvoyant une balle de feu, celle de la tendresse. Génialement réalisé par un orfèvre de la comédie, feu Dino Risi, Parfum de femme narre les pérégrinations rocambolesques d’un séduisant aveugle, ancien militaire qui conserve le don d’apprécier une femme par le biais de son parfum. Il leur caresse la paume des mains, s’approche de leur extase et hume cet air du paradis. Défini par un Vittorio Gassman au meilleur de sa forme, ce beau personnage est un bel hommage à la race de seigneurs trop rarement exposés au jour des tristesses enfouies, des gentlemans qui ne courent pas après la gente féminine, qui séduisent cette dernière par un respect clairvoyant. Risi, dramaturge foudroyant, applique une crème de rigueur dans ce qui aurait pu devenir une belle farce, dans les mains d’un tâcheron.


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