Festival de Cannes 2018 : tout ce qu´il faut savoir sur les films sélectionnés

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Du 8 au 19 mai 2018, le 71ème Festival de Cannes nous embarque dans une aventure cinéphile toujours plus trépidante ! Au programme de cette édition, des films plus artistiques et engagés, une forte présence féminine et une grande diversité culturelle. On vous explique la Sélection Officielle, nos attentes et nos espérances.

Le Festival de Cannes a lieu cette année un jour plus tôt que les années précédentes (et aux dates presque habituelles, comparé à l’année passée, en raison des élections présidentielles). Il débute ce mardi à 19h30 pour la Compétition Officielle et s’annonce pluvieux. Et oui, espérons que le temps soit plus clément au fur et à mesure des heures passées en salle obscure ! A J-1, voici un article consacré au déroulé du festival, nos attentes, nos premières impressions concernant la sélection. Du 8 au 19 mai, la rédaction d’Il était une fois le cinéma vous donnera le meilleur du Festival de Cannes, comme chaque année, avec même dans l’urgence, un regard critique et informatif sur les films vus.

 

Un couteau dans le cœur, de Yann Gonzalez
Un jury palpitant

C’est une femme, actrice ET productrice, en présidente du Jury cette année à Cannes. Et quelle femme… Cate Blanchett, lauréate de deux Oscars (Aviator et Blue Jasmine), trois Golden Globes (Elizabeth, I’m Not There et Blue Jasmine) saura donner à cette édition une touche à la fois glamour et cinéphile. A ses côtés, là encore, pas mal de femmes actrices comme Léa Seydoux, Kristen Stewart et Ava Duvernay. Belle surprise que de voir Khadja Nin dans le jury, musicienne, interprète, très engagée pour la cause féminine. Notre petit plaisir dans ce jury de la Compétition Officielle, c’est le réalisateur et producteur Robert Guédiguian, dont on ne cesse de rappeler le talent. Mais aussi Denis Villeneuve, réalisateur incroyable, Andrey Zvyagintsev dont les films Elena ou encore Leviathan nous restent en tête. Dernier membre de ce jury, Chang Chen, acteur taïwanais que l’on a découvert en Europe dans le film Tigre et Dragon d’Ang Lee en 2000. Du côté de la sélection Un Certain Regard, c’est Benicio Del Toro qui endosse le rôle de Président. Pour la Caméra d’Or (premier film), c’est la réalisatrice Ursula Meier (Home, L’Enfant d’en haut) présidente du jury. Et enfin, côté officiel, Bertrand Bonello président du jury du prix Cinéfondation et des courts métrages.

Une sélection Officielle moins "star", plus cinéphile

Le film d’Ouverture est Todos lo saben (Everybody Knows) de Asghar Farhadi. Le célèbre réalisateur Iranien nous fait découvrir l’histoire de Laura, de retour dans son vignoble espagnol pour le mariage de sa sœur et bouleversée par son passé qui ressurgit. On adore le casting de ce film, hispanique, avec Penélope Cruz, Javier Bardem ainsi que le très célèbre Ricardo Darin.

Parmi la sélection, nos six films très attendus sont Blackkklansman de Spike Lee. L’aventure d’un officier de police afro-américain dans le Ku Klux Khan, avec John David Washington et l’excellent Adam Driver. Autre film que nous attendons avec impatience, Les Filles du Soleil, de la talentueuse réalisatrice Eva Husson (Bang Gang, Queue de poisson). Une commandante d’un bataillon, une journaliste, toutes les deux battantes, vont se croiser au Kurdistan. Une histoire de femmes, portée par une femme, sur les femmes… Avec dans les rôles titres, Golshifteh Farahani et Emmanuelle Bercot. Plaire, aimer et courir vite de Christophe Honoré, l’histoire d’amour d’un couple de deux hommes, Arthur et Jacques, à la sauce Honoré. Avec Vincent Lacoste, Pierre Deladonchamps et Denis Podalydès. Etonnant synopsis et casting ! Un Couteau dans le cœur, de Yann Gonzalez, peut-être le seul film sélectionné un peu « trash », avec Vanessa Paradis, Kate Moran et le très bon acteur Khaled Alouach. Le déclin d’une productrice de pornos gays au rabais, qui passe de cinéma hard au sang. Mystérieux. Zimna Wojna (Cold War) de Pawel Palikowski, le réalisateur du chef d’œuvre Ida. Il est en compétition avec une fiction qui mêle guerre froide, amour irrésistible entre une chanteuse et un musicien, entre la Pologne et la France. En noir et blanc, on attend ce film qui s’annonce sublime. Enfin, pour n’en retenir que ces six-là, Lazzaro Felice d’Alice Rohrwacher (Les Merveilles, en Compétition en 2014) se démarque de la sélection encore une fois avec une histoire de paysan et d’une jeune noble, qui, entre manigances et amitié, vous affolez leur petit monde.

 

Blackkklansman de Spike Lee
Les autres films en Compétition Officielle sont Ahlat Agaci (Le poirier sauvage) de Nuri Bilge Ceylan (Il était une fois en Anatolie, Winter Sleep, Les trois singes). Passionné de littérature, Sinan a toujours voulu être écrivain. De retour dans son village natal d’Anatolie, il met toute son énergie à trouver l’argent nécessaire pour être publié, mais les dettes de son père finissent par le rattraper. Ayka de Sergey Dvortsevoy, perturbant, sur Ayka une jeune mère. Elle ne peut pas se permettre d’avoir un enfant. Elle n’a pas de travail, trop de dettes à rembourser, même pas une chambre à elle. Mais c’est compter sans la nature, qui reprendra ses droits. Burning de Lee Chang-Dong. Lors d’une livraison, Jongsu, un jeune coursier, tombe par hasard sur Haemi, une jeune fille qui habitait auparavant son quartier. Elle lui demande de s’occuper de son chat pendant un voyage en Afrique. À son retour, Haemi lui présente Ben, un homme mystérieux qu’elle a rencontré là-bas. Un jour, Ben révèle à Jongsu un bien étrange passe-temps. Capharnaüm de Nadine Labaki, réalisatrice Libanaise, sur un garçon de 12 ans et un juge. Dogman de Matteo Garrone, synopsis étonnant pour le réalisateur italien ultra talentueux. Dans une banlieue déshéritée, Marcello, toiletteur pour chiens discret et apprécié de tous, voit revenir de prison son ami Simoncino, un ancien boxeur accro à la cocaïne qui, très vite, rackette et brutalise le quartier. D’abord confiant, Marcello se laisse entraîner malgré lui dans une spirale criminelle. Il fait alors l’apprentissage de la trahison et de l’abandon, avant d’imaginer une vengeance féroce…

En Guerre, de Stéphane Brizé avec Vincent Lindon, une aventure sociale sur les salariés d’une usine qui licencie à tout va. Une histoire très franco-française. Jiang Hu Er Nv (Les Eternels), de JIA Zhang-Ke, le très bon réalisateur Chinois. Histoire très féminine, entre vengeance, prison et sang. Leto (L’Été) de Kirill Serebrennikov, Leningrad, un été dans les premières années 80 : la scène rock est en pleine ébullition. Viktor Tsoï, un jeune musicien nourri comme tant d’autres aux sons de Led Zeppelin et David Bowie, cherche à se faire un nom. La rencontre avec son idole Mike et son épouse, la belle Natacha, va changer le cours de son destin. Ensemble ils vont construire la légende de Viktor, qui le rendra éternel. Une affaire de famille de KORE-EDA Hirokazu, notre réalisateur coréen favori (et le plus aimé de Cannes !) avec, comme son titre l’indique, une péripétie familiale. Under the Silver Lake de David Robert Mitchell (It Follows), à Los Angeles, Sam, 33 ans, sans emploi, rêve de célébrité. Lorsque Sarah, une jeune et énigmatique voisine, se volatilise brusquement, Sam se lance à sa recherche et entreprend alors une enquête obsessionnelle surréaliste à travers la ville. Elle le fera plonger jusque dans les profondeurs les plus ténébreuses de la Cité des Anges, où il devra élucider disparitions et meurtres mystérieux sur fond de scandales et de conspirations.

Netemo Sametemo (Asako) du réalisateur Japonais HAMAGUCHI Ryusuke. Lorsque son premier grand amour disparaît, Asako est désemparée. Deux ans plus tard, elle rencontre son double parfait. Troublée par cette étrange ressemblance, elle se laisse séduire mais découvre peu à peu un jeune homme avec une toute autre personnalité. Yomeddine de A.B. Shawky. Beshay, lépreux aujourd’hui guéri, n’avait jamais quitté depuis l’enfance sa léproserie, dans le désert égyptien. Après la disparition de son épouse, il décide pour la première fois de partir à la recherche de ses racines, ses pauvres possessions entassées sur une charrette tirée par son âne.
Vite rejoint par un orphelin nubien qu’il a pris sous son aile, il va traverser l’Égypte et affronter ainsi le Monde avec ses maux et ses instants de grâce dans la quête d’une famille, d’un foyer, d’un peu d’humanité… Et pour finir, comme Cannes semble l’apprécier alors qu’il l’a délaissé, Jean-Luc Godard, Le Livre d’Image. On ne sait pas réellement à quoi s’attendre…

 

Les Filles du soleil, d’Eva Husson

Rendez-vous mercredi pour le premier article du carnet de bord spécial cannois, sur Il était une fois le cinéma. Et bien évidemment, d’autres articles sur les autres sélections, La Semaine de la Critique, La Quinzaine des Réalisateurs, Un Certain Regard ou encore l’ACID.


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