Cannes Jour 10 : Il était une fois un film en noir et blanc

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Deux films ont véritablement marqué les esprits, deux long-métrages en noir et blanc: « The Artist » et « The day he arrives ». Utilisant le noir et blanc avec une certaine facilité, l´un comme l´autre ont fait un pari risqué mais réussi.

Esthétique. Le débat a été lancé ce matin lors de la première projection à la presse, est-ce que l’esthétique suffit à un film pour être réussi ? This must be the place, film en Compétition du célèbre réalisateur italien Paolo Sorrentino, est projeté dans le théâtre Lumière. Avec plus de 20 millions d’euros de budget, Sean Penn en acteur principal, l’Italien a misé gros sur ce film très « américain ». A mi-chemin entre une réalisation style « film indépendant », rappelant Sam Mendes, et un blockbuster made in US, Sorrentino a sans doute voulu montrer qu’il était capable de voir grand, de donner de l’envergure et de la dimension à ses réalisations. Au détriment d’une touche qui lui était propre, d’une manière de faire des films qui ne s’est pas vue dans This must be the place. Même si le film semble être moins intense que Melancholia ou The Tree of life, son scénario étant classique et peu original, il a de sérieuses chances de reporter la Palme d’Or. La performance de Sean Penn, en rockeur maquillé et pantin de foire, sera en tout cas certainement récompensée par le jury.

Charme. L’atout du noir & blanc, contrairement à la couleur exaltée par exemple dans le film de Sorrentino, est le côté lisse donné aux visages, la douceur apporté à l’histoire racontée, l’effet de ritournelle, de passion, d’émotion ajouté au scénario. Dans The Artist de Michel Hazanavicius en compétition officielle, où Jean Dujardin incarne un acteur du cinéma muet, Bérénice Bejo une actrice en vogue du cinéma parlant, l’histoire que vivent les deux personnes est emplie de charme, en partie grâce à l’utilisation d’un noir & blanc rappelant les films hollywoodiens à leur heure de gloire. Ce côté « vintage » est très réussi, entraînant le spectateur dans un show à la fois comique et sentimental.

Ritournelle. Derrière The Artist se cache une histoire d’amour, un amour du cinéma, un cinéma du passé. Du côté d’Un Certain Regard, en noir & blanc aussi, le film de Hong Sangsoo – réalisateur de Ha Ha Ha – intitulé The day he arrives, joue la carte de l’humour et de la répétition. Un homme, réalisateur coréen, se balade et rencontre toute une série de personnes. Il se rend dans un restaurant trois fois, puis dans un bar trois fois, vivant les mêmes scènes avec un chaque fois un détail différent. C’est une véritable pépite que nous propose le réalisateur coréen.

The day he arrives – Hong Sangsoo

Passer du noir & blanc à la couleur, d’une histoire d’amour à une histoire du quotidien, c’est ça la magie de Cannes. Mais le festival n’est pas encore terminé, malgré la soirée de Clôture de la Quinzaine des réalisateurs hier et la fermeture du marché international. A demain pour d’autres films très attendus, La Source des Femmes de Radu Mihaileanu avec l’excellente Leila Bekhti et Hafsia Herzi. On ne manquera pas non plus Les Biens-aimés de Christophe Honoré avec Louis Garrel et Catherine Deneuve… A ciao bonsoir !
Précédemment, dans notre saga cannoise:
Quand Cannes fait son 64e festival
Cannes Jour 1 : Les choses sérieuses commencent
Cannes Jour 2 : Des salles obscures à la plage
Cannes Jour 3 : We need to talk about Nikos !
Cannes Jour 4 : A Starr is born
Cannes Jour 5: On se foule!
Cannes Jour 6: Lundi sous le soleil cannois
Cannes Jours 7: Fier d’être Français
Cannes Jour 8: Femmes au tapis
Cannes Jour 9: La course à la Palme d’or continue…
Cannes Jour 10: France toujours


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