Cannes 2018, jours 4 et 5

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Pour la première fois, le Festival de Cannes a été le théâtre d’une Montée des Marches de 82 femmes actrices et réalisatrices. Ça tombe bien hier, nous avons vu 3 films parlant de la femme dans tous ses états, Gueule d’Ange, Girl et Les filles du soleil. Debrief.

Gueule d’ange, Marion Cotillard dans une très mauvaise aventure 

C’est un premier film sélectionné dans la catégorie Un Certain Regard. Une compétition qui a apporté de très bons films depuis le début… jusqu’à celui-ci. C’est une déception. Vanessa Filho signe pour ce premier long une tragique histoire entre une mère et sa fille de 8-11 ans, dans le sud de la France. Marion Cotillard, dans le rôle d’une cagole décolorée et obsédée par les T’chis à Miami et autre téléréalité, se voit tomber dans le pire film vu jusque là, depuis le début du festival. Non seulement la réalisatrice enfonce des portes ouvertes, avec des scènes très attendues, mais en plus son discours porté par ce rapport mère / fille apparaît factice, loin de la réalité.

Tout est choquant, des scènes où la petite fille s’alcoolise sans fin aux moments en discothèque de cette mère indigne, peu crédible. Pourquoi l’avoir sélectionné ? Rien ne sauve ce mauvais film. Alors que la journée est consacrée aux femmes, on peut dire que ce dernier est tout sauf un porte parole. Par ses clichés, le film ne milite pas pour le droit des femmes. Au contraire.

 

 

Girl, quand un homme devient une femme, ou qu’une femme sommeille en un homme

Réalisé par Lukas Dhont, réalisateur Belge, ce film est une très belle surprise. Lara, 15 ans, rêve de devenir danseuse étoile. Avec le soutien de son père, elle se lance à corps perdu dans cette quête d’absolu. Mais ce corps ne se plie pas si facilement à la discipline que lui impose Lara, car celle-ci est née garçon. Du casting extraordinaire à la narration très soutenue, on se laisse complètement emporté par l’histoire de Lara, de ce corps qui n’est pas le sien ou qu’elle rejette, jusqu’à se torturer et de ce rapport familial avec une mère absente, un père très fort et une passion pour la danse dévorante. Même si le sujet a déjà été traité au cinéma, on ne doute pas que ce film Girl remporte un prix – Benicio Del Toro, à toi de jouer !

 

 
Les filles de soleil se sont brûlées les ailes 

Sans vouloir vous le cacher, nous attendions beaucoup, beaucoup de ce film. L’excellente réalisatrice Eva Husson (Bang Gang) sélectionnée en Compétition Officielle, tout laissait présager de bonnes choses à l’écran. Et malheureusement, par volonté de réaliser un film grandiose, empli de sentamentalisme et d’esthétisme, la réalisatrice s’est perdue dans des scènes très peu émouvantes. Le synopsis faisait pourtant envie, au Kurdistan, Bahar, commandante du bataillon Les Filles du Soleil, se prépare à libérer sa ville des mains des hommes en noir, avec l’espoir de retrouver son fils. Une journaliste française, Mathilde, vient couvrir l’offensive et témoigner de l’histoire de ces guerrières d’exception. Depuis que leur vie a basculé, toutes se battent pour la même cause : la femme, la vie, la liberté.

 

Point positif, non négligeable, le très bon rôle de Golshifteh Farahani, que l’on voit aisément gagner le Prix de la Meilleure Actrice… Toujours très juste, elle crève l’écran. Mais c’est bien le seul sauvetage de ce long-métrage peu servi par une musique de film pitoyable, des fondus au noir bien trop nombreux et un discours un peu trop moralisateur. Un grand gâchis !

Au programme demain, le très espéré film de Gaspar Noé, Climax et le film de Gilles Lellouche, Le Grand Bain.


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