Dans un futur lointain et suite au crash de leur vaisseau, un homme (Will Smith) et son fils Kitaî (Jaden Smith) se retrouvent coincés sur une planète étrange et hostile : la Terre. Celle-ci a évolué de telle sorte à ce que tous les organismes sont devenus agressifs, à commencer par les animaux. Mais un autre danger plus grand rôde et Kitaï devra affronter ses peurs pour se sauver lui et son père.
Le film, qui traite du passage à l’âge adulte (un « coming of age story » comme disent les anglo-saxons) et de la faculté à dépasser ses craintes pour devenir plus fort, prend la forme d’un survival fantastique au sein de décors presque exclusivement naturels. L’histoire imaginée par Will Smith (qui, en plus d’être l’acteur principal du film en est également producteur exécutif), bien qu’originale, demeure assez simpliste et ne vient pas de l’imaginaire de M. Night Shymalan, qui pour la première fois de sa carrière, n’est pas en charge du scénario de A à Z. Le metteur en scène est quand même crédité en tant que co-scénariste et parvient malgré tout à insuffler quelques idées et séquences bien à lui, sa patte étant identifiable tant au niveau du visuel que de l’émotion (les échanges conflictuels père/fils au début du film, le premier chargeant le second de la mission de les sauver…). Seulement voilà, on reste quand même très loin de ce à quoi il nous a autrefois habitué et l’on ne peut s’empêcher de regretter le mystère, la maîtrise et la puissance véhiculée par ses films antérieurs.
En effet, hormis quelques cadres soignés et atypiques (les cadavres suspendus à un arbre mort, le personnage principal à genoux, un volcan fumant en arrière plan…) ainsi que la qualité de la direction d’acteurs lors de certaines séquences (Will Smith, assez surprenant et très loin de ses excès dans Men In Black ou Wild Wild West tout comme son fils Jaden Smith), on a du mal à réellement assigner un tel film à Shymalan qui se présente donc davantage comme étant une commande sans grande saveur de star/producteur. Il en va de même pour la partition musicale de James Newton Howard, compositeur attitré de Shyamalan qui semble ici peu inspiré et qui nous avait habitué à des scores bien plus lyriques et mystérieux dans le passé.
Bien que plus satisfaisant que ces deux précédents films, on reste donc néanmoins très loin du niveau de ses premières œuvres et force est de constater que les seuls passages réussis dans After Earth se présentent comme étant les vestiges d’un cinéaste surdoué qui aurait très sûrement pu un jour devenir grand.