A la rencontre des cinémas d´Amérique latine

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Les 23e Rencontres des Cinémas d´Amérique latine se tiendront à Toulouse, du 18 au 27 mars. Tour d´horizon de la programmation en attendant le coup d´envoi.

Consacrée au Mexique, cette 23e édition de la manifestation a bien failli péricliter comme tant d’autres : les déclarations à l’emporte-pièce de Nicolas Sarkozy, dédiant officiellement l’année du Mexique à Florence Cassez ayant notamment provoqué la suppression brutale des financements associés. Malgré ce fiasco, les organisateurs promettent de maintenir le programme initial. L’occasion de découvrir les noms de la génération mexicaine actuelle, que l’on connaît surtout au travers des films d’Alejandro González Iñarritu (Amours chiennes, 21 grammes), Alfonso Cuarón (Y tu mamá también, Les Fils de l’homme) ou encore Guillermo Del Toro (Hellboy, Le Labyrinthe de Pan), trois réalisateurs naviguant entre cinéma mexicain et choix de l’exil (Hollywood, Espagne).

Dans la catégorie « ¡Mexico! », des hommages seront rendus aux acteurs Gabino Rodríguez et Damián Alcázar. Dans El Infierno de Luis Estreda, ce dernier joue le rôle d’un homme qui se retrouve après vingt ans d’absence dans un Mexique qu’il ne reconnaît plus. Cette satire que l’on dit brûlante a remporté l’année dernière un immense succès populaire au Mexique, où il a fait grand bruit : alors que le pays fêtait ses deux cents ans d’indépendance, l’affiche clamait : « Mexico 2010 : nada que celebrar ». Enfin, le réalisateur Carlos Carrera interviendra autour de son film Backyard.

La section « Regards croisés » portera sur Frida Khalo, proposant le biopic éponyme de Julie Taymor et un documentaire de Paul Leduc, Frida, Nature vivante de 1986. La catégorie « Mexico customisé » entend montrer comment le cinéma mexicain s’est fait, tout au long de son histoire, le témoin d’une ville en mouvement, de On a volé un tram (Luis Buñuel, 1954) à Bataille dans le ciel (Carlos Reygadas, 2005), en passant par un ciné-concert El automóvil gris (Enrique Rosas, 1919)… Au programme également, le cinéma fantastique : trois films du chef de file de ce cinéma de genre, Guillermo Del Toro, seront projetés (L’Echine du diable, Cronos et Le Labyrinthe de Pan), aux côtés de L’Ange exterminateur de Buñuel ou encore de La Momie aztèque de Rafael Portillo (1957).

Au-delà du Mexique, ces rencontres annoncent au total près de deux cents films issus de toute l’Amérique latine, parmi lesquels quinze concourront pour le Prix du meilleur long métrage de fiction. Deux autres sections compétitives décerneront le Prix du documentaire et celui du court métrage.

Que viva Mexico ! disait le titre d’un film maudit de Serguei Eisentein. La programmation, à voir ici, promet au moins d’en faire la découverte.


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