Les Papas du dimanche

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Comment reprendre goût à la vie après un douloureux divorce ? Louis Becker livre sa recette : des bons sentiments, des bisous, des câlins… On se lasse vite.

Les Papas du dimanche, premier film de Louis Becker (fils de Jean et petit-fils de Jacques), aurait aussi pu s’intituler « Guide de survie en milieu hostile à l’attention des pères divorcés » ou « Le Divorce pour les papas nuls ». Chapitre premier : quitter sa femme sans l’accabler et préserver ses enfants à tout prix. Chapitre deux : aller voir son meilleur copain (Olivier Baroux, de Kad et Olivier, recyclé pour l’occasion) qui fera de bonnes blagues et vous donnera de précieux conseils. Chapitre trois : reprendre sa vie à zéro, changer de travail, acheter une nouvelle maison. Chapitre quatre : se trouver une gentille amoureuse, divorcée elle aussi, pour passer à autre chose.

Ce premier long-métrage, en partie autobiographique, déborde de bonnes intentions mais multiplie les clichés sur le thème du divorce et de la garde à temps partiel : comment annoncer la grande nouvelle à des enfants qui n’ont pas toujours l’âge de comprendre ? Comment faire pour les anniversaires, les fêtes de fin d’année ? Comment évoquer le « nouvel amoureux de maman » sans malaise ? Le réalisateur voudrait traiter ces questions avec sincérité, mais il ne parvient qu’à multiplier les scènes prévisibles et indigestes. Ce sont ses propres mésaventures que Louis Becker transpose à l’écran, celles d’un papa sentimental (une vraie « mère juive », pour reprendre ses termes) qui souffre du manque de ses enfants et tente tant bien que mal de se reconstruire. Malheureusement, cette ode à l’amour paternel sonne faux.

 
 
Producteur de plusieurs films de son père Jean (Effroyables Jardins, Dialogue avec mon jardinier, la Tête en friche), Louis Becker en a hérité les défauts : des personnages avec un cœur gros comme ça, de la générosité, des câlins et des mamours… La mièvrerie n’est jamais loin, comme en témoigne la « chanson des bisous » que les enfants d’Antoine entonnent à tue-tête. Malgré le thème abordé, qui se voudrait moderne, on retrouve aussi dans Les Papas du dimanche ce petit côté suranné qui caractérise les longs-métrages de Jean Becker. Après avoir fui le foyer où il n’a plus sa place, Antoine se réfugie dans une bulle au bord de la mer. L’intrigue semble aussi éloignée de l’actualité que la vieille maison où il emménage, aussi datée que les chansons de Charles Trenet qui constituent la bande originale du film. La seule porte ouverte sur le monde ? Une troupe de chanteurs immigrés venue vendre des sapins de Noël, qui s’avère être une sacrée bande d’arnaqueurs… Passons sur le propos sous-jacent, un peu limite. 
Le réalisateur n’a pas non plus eu la chance de pouvoir engager de grands comédiens comme le fait son père. Thierry Neuvic, le papa du dimanche, semble tout droit sorti d’une série télévisée et les dialogues, peaufinés à l’extrême, frisent le ridicule. Avec ce premier film, Louis Becker ajoute une nouvelle pierre à l’édifice d’un cinéma français « simple et vrai » qui parvient toujours à trouver des adeptes. Hélas. 
 

Titre original : Les Papas du dimanche

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Durée : 90 mn


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