Le Voyageur dans le Temps, ayant traversé toutes les époques, décide de se rendre en 2022 dans l’église Saint-Roch à Paris pour s’y fortifier avec trois vagues d’énergie qui vont le traverser : « le symbolique et le religieux », « la mémoire historique et culturelle », « l’esthétique et l’harmonie », avant de rencontrer le Christ.. et de s’adresser à lui pour introduire les Premiers Pas vers le Nouveau Monde….
Alexandre Bellas nous invite à un voyage spirituel de fusion, de redécouverte, mais aussi de reconstruction, face au processus de déconstruction amorcé-voire davantage désormais- par les aficionados de la cancel culture. Sous les auspices d’Apollon, de l’Ange de la Paix, et d’Artémise, notre voyageur entre dans un lieu chargé de spiritualité, mais aussi d’Histoire, d’art, et de culture : l’église Saint-Roch. Un endroit qui fut témoin de luttes, d’exactions, d’insurrections réprimées dans le sang bonapartiste. Muni de son courage et de citations d’Hegel, immarcescible philosophe de l’Histoire, Alexandre le voyageur explore ce lieu sacré comme une contrée d’un possible Nouveau Monde : celui d’une renaissance intérieure et collective axée sur la Liberté, la Vérité, la Beauté, et la Justice.
Notre explorateur a néanmoins conscience de la nécessité d’un parcours énergétique en trois mouvements, trois vagues : « le symbolique et le religieux », pèlerinage au cours duquel il ressent la présence du Christ, et du saint patron de l’église, Saint Roch, au dévouement inoubliable en tant que guérisseur; « la mémoire historique et culturelle », évocation de figures magistrales de notre culture et de notre Histoire (Corneille, Diderot, Fragonard, Manzoni, Le Nôtre, Jeanne d’Arc), soit un panorama de notre patrimoine maintenant bafoué et volontairement délaissé et critiqué par des groupes médiatiques et politiques, comme les incrustations sur la façade de Saint-Roch des impacts des balles de la sanglante journée de 1795, effacées depuis peu ; ensuite, « l’esthétique et l’harmonie », ultime étape vitale, pendant laquelle la Beauté, les éléments et les matières de la bâtisse chargée d’existences livrent un apport ultime au pèlerin. L’acmé de ce parcours, qui ressemble parfois à un chemin de croix par rapport au devenir de notre monde, consiste en une rencontre entre notre voyageur temporel avec un guide spirituel (et quel guide), le Christ. Une lecture-fusion, une litanie-prière, parachève ce cheminement vers un Nouveau Monde, loin des limitations officielles et des sources d’intolérance cachées dans les buissons de la bien-pensance.
Notre cinéaste fait de nouveau feu de tout bois au niveau créatif et thématique, par un filmage qui transcende l’église Saint-Roch dans la moindre de ses allées, ses sculptures, ses fresques, son grand orgue. Le lieu s’en retrouve personnifié, tel un témoin, un protecteur, un allié de la résistance du voyageur face aux assauts de la volonté de déconstruire notre héritage culturel, humain, et spirituel. L’attention qu’Alexandre Bellas porte aux couleurs, son travail sur la lumière, le clair-obscur, mais aussi sur le montage textuel et des images, des cadrages, démontre avec une force et une forme esthétiques sans pareilles que nous rencontrons ici un artiste sans égal très éloigné des stéréotypes de la grammaire cinématographique contemporaine submergeant les officines de la pensée unique, et, de temps en temps inique. Parmi ces fulgurances, ces scènes où, par effet de surimpression subtile mais intense, le voyageur dans le Temps perçoit, pressent, ressent la présence du Christ qui survole et observe le parcours de ce nomade volontaire. Parmi les autres richesses de ce film, que nous vous laissons à présent le soin de découvrir, le spectateur-auditeur ne peut qu’être touché par la qualité du texte énoncé avec une émouvante conviction par Alexandre Bellas qui, une fois encore dans ce film, incarne, voire EST, un nomade luttant pour de nouvelles Lumières.
Film engagé, film de résistance (admirable moment où Le Chant des Partisans est interprété par notre maquisard spirituel via une guimbarde), film méditatif, qui se déroule devant nos sens de manière fascinante, fusion des arts, de la pensée, et de l’esprit, prenant de temps en temps les allures d’un pamphlet, ou d’un ensemble de prédictions, Premiers Pas vers le Nouveau Monde est une invitation au voyage vers un espace-temps de reconstruction.
Projection le 02/09 à L’Atelier du Verbe, 17, rue Gassendi, 75014 Paris.