Okinawa International Movie Festival : Journal de bord jour 3 et 4

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Deux dernières journées placées sous le signe du futur.

Dans notre précédent compte-rendu, nous avions détaillé la profonde volonté culturelle et économique du Festival de promouvoir l’île d’Okinawa en encourageant le tourisme et les tournages japonais et/ou étrangers. Parallèlement à cela et à la sélection cinéma bien sûr, l’autre objectif du festival est de promouvoir les différents pôles d’activité de Yoshimoto Koggyo. Sous ce nom se trouve une des plus grandes et anciennes agences de divertissement du Japon, fondée il y a plus de cent ans. Elle gère la carrière de plus de 600 comédiens, s’occupe en plus de celui d’Okinawa de la gestion du Kyoto Film Festival et produit également des films à travers sa filiale Katsu-do.

Les deux rencontres du 21 avril furent donc l’occasion de découvrir deux nouvelles ramifications du groupe. Deux membres de la société introduisent ainsi détails et chiffres à l’appui la préoccupation du développement durable avant d’introduire leurs partenaires, Kaoru Nemoto et Jeffrey A. Breez, respectivement directrice du centre d’information et chef des relations publiques aux Nations Unies. Tous deux présentent les dix-sept objectifs de développement durables de l’association SDG’s (Sustainable Developpement Goals) à travers laquelle ils encouragent chacun à poster une vidéo y étant liée et qui sera présentée dans le cadre de l’Okinawa International Movie Festival. De courtes vidéos ludiques avec des comédiens de l’agence, des discussions et différentes initiatives constituent également un ensemble de contenus collaboratifs mettant en lumière cette belle initiative où les moyens de Yoshimoto Koggyo servent les intentions positives de SDG’s. On assistera ensuite à une conférence de presse où Yoshimoto Koggyo nous présente la Okinawa Asian Entertainment Platform (nom provisoire), immense plateforme de divertissement amenée à concurrencer entre autre Netflix au Japon. Le groupe semble y avoir mis les moyens de ses ambitions (6 à 8 milliards de yens) et poursuite se mélange d’ancrage locale et d’ouverture à l’extérieur avec du contenu anglais et japonais tenant notamment compte des spécificités de la région. Cet ancrage local et ce pari sur l’avenir repose également dans la fondation de la Laugh and Peace Entertainment School d’Okinawa. C’est une école croisant formation audiovisuelle, dramatique et de danse dont l’objectif est de former et lancer les talents de demain à Okinawa. C’est le lieu où se déroulaient une grande partie des interviews et les journalistes purent ainsi avoir un aperçu de ses équipements ultra-modernes en attendant peut-être de les voir dans de futures éditions.
 


 
Côté cinéma une vraie belle découverte avec Please remember me de Peng Xiaolian, beau film sur un cinéma et une ville qui change (Shanghai) doublé d’une mise en abyme très émouvante. Ce fut l’occasion d’un entretien passionnant avec la volubile réalisatrice issue de la brillante cinquième génération de réalisateurs chinois aux côtés des Chen Kaige et Zhang Yimou. En plus léger assez plaisant, on a pu voir le hongkongais Lost and Found in Tokyo de Cai Jieling. Le film est entièrement par le talent de Michelle Wan dans le rôle d’une jeune femme fraîchement larguée par son petit ami pour sa nature trop exubérante et qui va noyer son chagrin à Tokyo. L’univers déluré, pop et truffé de personnages excentrique se fait peu à peu plus profond dans un retour au réel signant la maturité de son héroïne. Michelle Wan explique d’ailleurs en entretien les grandes différences de mentalité entre Hong Kong et le Japon et la manière dont le film s’en joue dramatiquement.
 
Pour cause d’averse, le traditionnel tapis qui traverse la célèbre Kokusai Street de la ville de Naha fut écourté mais ce n’était que partie remise pour un tonitruant concert final où tous les habitants étaient invités pour une festive cérémonie de clôture avec des musiciens originaires d’Okinawa.


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