C’est l’histoire de Pavel, 19 ans, partagé entre son travail à l’usine et ses escapades avec son amie d’enfance, Anja, dont il est secrètement amoureux. Alors qu’Anja se laisse séduire par le fils du patron, une annonce de plan social éclate à l’usine. Cette tentative de romance mâtinée de chronique sociale, bien que peu originale sur le papier, pouvait laisser espérer une belle intensité dramatique. Il n’en est rien. Les choses ne semblent pas naître et s’enchaîner naturellement sur l’écran, tout paraît forcé, pensé, trop écrit. Non seulement les deux trames s’articulent de manière très artificielle, mais elles sont respectivement très faibles en soi. D’un côté, une histoire de cœurs convenue, plutôt agréable à suivre grâce à ses interprètes, mais qui passe à côté de son véritable sujet (interroger la fragile frontière qui sépare l’amitié de l’amour). De l’autre, un ersatz de film social sur fond de délocalisation, laborieux et désincarné, conté avec une telle platitude que le jeune cinéaste ne semble à aucun moment concerné par ce qu’il raconte. Telles sont les composantes d’un film qui semble déjà vieux avant même d’avoir eu l’opportunité de grandir.
Les Révoltés
Article écrit par Sébastien Krebs
Un premier film suranné et apathique, à mille lieues de l’énergie que suggère son titre.