Les aventures de Impy le dinosaure (L´île du petit dinosaure)

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Un nouveau film d´animation arrive sur nos écrans. Cette histoire d´un jeune dinosaure qui découvre la vie sur une île n´est cependant que la mise en images, sans relief ni véritable audace, d´une énième aventure de l´animal préhistorique.

Le rôle des Européens dans la fabrication de films d’animation reste encore peu connu – pourtant ils sont eux aussi très performants en la matière et de de plus en plus nombreux à travailler dans les studios étrangers (tel Disney) qui dominent le genre. A présent les Allemands ont leur film d’animation national, prêt à être exporté.

Réalisé par Reinhard Klooss et Holger Tappe, Les aventures de Impy le dinosaure raconte l’histoire d’un diplodocus dont l’oeuf préhistorique et congelé dans un iceberg échoue de nos jours sur une petite île. Il y est accueilli par un groupe d’animaux et un garçon qui vivent avec un scientifique chargé de leur éducation ; tous se prennent d’affection pour le nouveau venu et l’acceptent tout de suite. Mais il y a, non loin de là, un roi déchu, amateur de chasse, qui n’attend que cette occasion pour attraper un animal rare et récupérer ainsi gloire et légitimité. Tous les habitants de l’île oublient alors leur vie paisible et se mobilisent pour aider l’intrépide Impy.

A l’heure où la concurrence autour des films d’animation fait rage, ce film place la barre haut. Réalisé en Allemagne, il a fait intervenir des collaborateurs du monde entier – le plus illustre étant Hans Zimmer, compositeur de bandes originales de films basé à Los Angeles, qui a participé à certains des grands titres de l’animé tels que Le roi lion et Madagascar. Mais l’ambition n’est pas tout : pire, elle fige ce film et l’enferme dans une technicité peu inspirée.

L’histoire d’abord pose problème. Adaptation d’un classique de la littérature enfantine au succès mondial, "Plodoc, diplodocus de choc" de Max Kruse (paru en France à partir de 1974), le film souffre d’un récit mal écrit, qui opère des va-et-vient maladroits et des ajouts musicaux plutôt inutiles. En outre, il semble ne savoir que faire de ses personnages hétéroclites. Compliqué en effet de rassembler dans une trame courte l’esprit d’un roman (et non d’un livre illustré !) qui s’est décliné sur 11 volumes – à moins que ses concepteurs n’y aient vu le moyen de créer des suites à ce premier Impy… Le choix des différents animaux qui sont réunis sur l’île paraît assez incongru et n’est jamais justifié : le pélican, le pingouin, l’éléphant de mer et le varan vivent avec une truie, qui devient une mère de substitution pour le diplodocus. Par ailleurs, la lassitude guette à suivre les pérégrinations d’un dinosaure, animal récurrent des films d’animation de ces dernières années.

A trop chercher l’efficacité, Impy… manque d’âme. Certes le graphisme est soigné, mais il reste peu innovant. Et ce qui fait le succès de L’Age de glace et des autres animés est leur capacité à fédérer un public élargi, autant enfantin qu’adulte, grâce à un ton qui distille des lectures sur plusieurs degrés: ici malheureusement, l’audace humoristique n’est qu’une figurante.

Pas sûr, en définitive, que Les aventures de Impy contentent plus que les tous petits. C’est fort dommage car on devine ce qu’il aurait pu être, variation loufoque sur l’apprentissage de la lecture et donc de l’imagination par des animaux qui ont des problèmes d’élocution. Reste le titre français du roman, aux sonorités comiques, qui augurait d’une mise en images plus percutante pour « Plodoc, diplodocus de choc ».

Titre original : Les Aventures de Impy le dinosaure

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Durée : 76 mn


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