Largo Winch, alias Tomer Sisley, est de retour sur les écrans français dans un face-à-face sexy avec la procureure de la Cour pénale internationale (CPI), incarnée par Sharon Stone. Alors qu’il souhaite se débarrasser du groupe W, le pesant héritage familial, afin de financer une fondation, Largo se retrouve accusé de crimes contre l’humanité. Les faits remonteraient à son passage en Birmanie. Sur les traces de son passé et de son père, Largo retrouve un amour de jeunesse et un secret bien gardé. A l’instar du premier épisode, Largo Winch a de nouveau maille à partir avec la justice, mais en filigrane, c’est l’avenir de la multinationale qui se joue. Autre point commun de Largo Wich II avec les précédentes aventures : il est de nouveau confronté à une femme de tête. La juge Diane Francken a succédé à la puissante collaboratrice de son défunt père, Ann Ferguson.
De l’action toujours pour le second volet cinématographique des aventures du héros de BD de Jean Van Hamme. La première scène du genre, celle d’une poursuite, est époustouflante. Jerôme Salle s’offre une envolée lyrique dont les acteurs sont des voitures qui roulent comme des fusées. La prouesse accroche le regard et laisse le spectateur à la fois surpris et béat par l’intensité de la séquence. D’autant que l’énergie déployée ne se retrouve nulle part ailleurs dans la suite du film, y compris dans la dramaturgie. A ceci près que Largo a gagné en maturité et se trouve au cœur d’une réflexion sur les relations père-fils. Jérôme Salle, qui ne compte pas faire un Largo Winch III, a tenté d’imposer un nouvel héros, « produit du capitalisme triomphant » qui veut se démarquer dans le monde des Bond et des Bourne.
Ce Largo Winch-là se pose des questions existentielles et a l’occasion peut-être pour la première fois de tenter de comprendre les choix personnels et professionnels d’un père méconnu. Un questionnement dans lequel il est précipité par la justice internationale, en la personne du procureur Francken. Le personnage de Sharon Stone ne mise pas sur la vraisemblance : les interrogatoires conduits par la procureure sont pour le moins inattendus et certains y verront sans nul doute des clins d’oeil qui n’en sont pas forcément. Cette partition n’est qu’un prétexte pour nourrir une intrigue sans grande subtilité. Aucun rebondissement n’est vraiment inattendu. Le long métrage doit plutôt sa vitalité aux scènes d’action, pour lesquelles Tomer Sisley ne s’est pas fait doublé, et peut-être aussi à l’iconoclaste majordome de Largo Winch, interprété avec panache par Nicolas Vaude. Largo Winch II est une carte postale explosive, doté d’un casting international et alléchant – c’est l’une des dernières apparitions au cinéma d’un Laurent Terzieff aérien – qui se laisse contempler.