Histoire des grands studios japonais : la Shôchiku

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Offrez-vous un voyage dans l´Histoire du cinéma japonais…

La Maison de la Culture du Japon à Paris organise du 9 septembre au 4 octobre 2008 une rétrospective consacrée aux studios Shôchiku.

Spécialisée à l’origine dans les spectacles de Kabuki, la société compte parmi les principaux acteurs de la production cinématographique japonaise du vingtième siècle. Principal concurrent de la Nikkatsu à l’époque du muet, puis de la Tôhô avec l’arrivée du parlant, la Shôchiku a su imposer son style en se montrant attachée aux préoccupations de la société nippone. Des années 20 aux années 50, un bon nombre de grands maîtres du cinéma japonais sont découverts, soutenus et produits par la société (Ozu, Kinoshita, Shibuya, mais aussi certains films de Mizoguchi et de Kurosawa). La période constitue l’âge d’or des studios. Ceux-ci se mettent peu à peu à assurer l’ensemble des activités économiques liées au cinéma, de la production à l’exploitation, et représentent, à partir des années 50, plus qu’une société : un véritable empire.

Ne parvenant pas à renouveler les formes mélodramatiques dans lesquelles elle s’est enfermée à la fin de cette dernière décennie, la Shôchiku fait appel à de jeunes réalisateurs comme Oshima, Yoshida et Shinoda, et contribue à lancer la Nouvelle Vague japonaise sur le modèle des productions européennes. Finissant tous, pour des raisons diverses, par quitter les studios qui les ont formés, afin de créer leur propre société de production, ces nouveaux cinéastes laissent la Shôchiku traverser la plus importante crise de son histoire. Il faut attendre le succès de la série des Tora-san, tous dirigés par Yôji Yamada, pour que la société revienne sur le devant de la scène au cours des années 70, et commence tout à la fois à entreprendre le financement de superproductions et de films d’auteur (Kore-Eda, les premiers Kitano). Si la Shôchiku peine aujourd’hui à marquer sa différence dans le paysage cinématographique qui la surplombe, elle reste assurément la plus riche et cohérente société de production japonaise, historiquement et artistiquement parlant.

Reprenant l’essentiel des grandes œuvres signées par la Shôchiku, la rétrospective organisée par la Maison de la Culture du Japon propose une sélection de 23 longs-métrages, dont certains sont encore inédits en France. D’Ozu à Oshima, de Kobayashi à Mizumi en passant par Shibuya et Nakamura, la programmation annonce un choix de films on ne peut plus éclectique et alléchant, parmi les grands chefs-d’œuvre du cinéma japonais…


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