En fait, on peut légitimement supposer que le personnage de Maxi a été écrit pour paraître un peu bourru, mais qu’il est aussi censé rester fondamentalement sympathique. C’est tout l’inverse qui se produit. Il est « le » beauf gay par excellence, caricatural au possible, perpétuellement saisi d’une sorte d’état de transe qui se révèle bien vite fatigant, parlant pour ne pas dire grand-chose, brassant du vent à longueur de geste.

Le principal argument d’A la carte, son héros bourru au grand cœur, tombe donc à l’eau. Et malheureusement, même en cherchant bien, on ne voit pas trop ce qui pourrait dès lors « sauver » le film. Les autres personnages sont soit eux aussi tellement excessifs qu’ils en deviennent lourdingues, soit trop superficiels pour qu’on les retienne vraiment. Les dialogues cèdent à une facilité déconcertante, les blagues et autres vannes ne sont jamais drôles, celles ayant trait à l’homosexualité se payant même le luxe d’être inutilement vulgaires. L’intrigue n’est pas folichonne non plus, les retournements de situation étant bien trop brusques pour être crédibles (voir la dernière séquence entre Maxi et son fils).
Bref, A la carte s’éloigne largement du « petit » film social sur l’homosexualité, de la comédie drôle, légère et enlevée qu’il ambitionnait probablement d’être. Un film raté, tout simplement.