Les Hirondelles de Kaboul

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Un film d’animation rare et bouleversant sur la situation des femmes sous la charia.

Rares sont les films d’animation présentés à Cannes. Mais cette année, on a pu y découvrir J’ai perdu mon corps de Jérémy Clapin, distingué par le Prix de la Semaine de la Critique, et Les hirondelles de Kaboul dans un style tout différent, mais d’une grande beauté due aux aquarelles d’Elsa Gobbé-Mévellec. Zabou Breitman, de son côté, a travaillé avec Patricia Mortagne et Sébastien Tavel sur le scénario adapté du roman de Yasmina Khadra, au titre homonyme paru en 2002 et qui avait bouleversé les lecteurs du monde entier en racontant le drame du peuple afghan livré aux talibans. Le film lui rend hommage et ne dénature pas le texte, bien au contraire. On ne sait pas ce que l’auteur pense de ce film, mais il n’y a aucune raison qu’il ne l’apprécie pas puisque le thème central en est la condition faite, entre autres, aux femmes dans l’application stricte et dénuée de toute commisération de la charia par ceux qui se sont imposés comme les garants de la pensée du Prophète.

 

 

L’action se situe en 1998, mais depuis la situation ne fait que s’étendre comme une tache d’huile au monde entier et la situation devient partout de plus en plus dramatique. Pour l’auteur du livre, dont en réalité le véritable nom est Mohammed Moulessehoul, composé à partir des prénoms de son épouse, la cause des femmes est primordiale. Ce sont elles les premières victimes de la violence de la religion et de la politique et que penser d’un régime qui autorise les passants à lapider une femme voilée dans la rue aux yeux mêmes des enfants ? Que penser de ces hommes qui n’hésitent pas à obliger les femmes à nier jusqu’à l’existence même de leur corps par ce vêtement qui les emprisonne et les rend toutes identiques ? Un plan du film montre d’ailleurs des femmes en burka dans un stade, toutes semblables, comme si elles n’existaient pas, d’autant plus dramatique que ce voile permet aussi aux soldats de se déplacer sans se faire remarquer en certaines circonstances. C’est un film aussi bouleversant que le livre qui l’a inspiré, et qui dépeint de façon dramatique et artistique l’amour au pays de l’aveuglement à travers l’histoire d’amour tragique de Mohsen et Zunaira.

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Durée : 81 mn


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