C’est l’histoire d’un garçon livré à lui-même, vivant dans un grenier, en pleine gare. Tout le film se déroule dans un Paris des années 30 où l’on reconnaît certains lieux typiques, tels que la Bibliothèque Sainte-Geneviève et la Sorbonne. Hugo vit donc seul. Enfin pas tout à fait : il s’est fixé comme objectif de réparer un automate d’apparence quasi humaines.
Le film se scinde clairement en deux parties. Dans un premier temps, Hugo explore la gare, nous emmène dans son univers et tente désespérément d’échapper au méchant chef de gare – interprété par l’excellent Sacha Baron Cohen. Petit voleur, il est espiègle, malin, tendre. Jusqu’à sa rencontre avec Papa Georges, alias Georges Méliès. Et là, c’est un deuxième volet qui s’ouvre : un hommage revendiqué à ce réalisateur mythique des tout débuts du cinéma.
La force du film repose avant tout sur l’emploi de son budget colossal (plus de 170 millions de dollars). Le réalisateur et les producteurs (parmi lesquels Johnny Depp !) n’ont en effet pas lésiné sur les effets. Une scène particulièrement marquante, celle d’un train qui déraille et va jusqu’à traverser la devanture de la gare, reflète mieux que toute autre les efforts gigantesques consacrés à la production de ce pur divertissement. Cette perfection du détail, notamment lors des scènes en présence de robots ou présentant le matériel lié à l’horlogerie est d’une beauté presque anachronique. Et c’est là tout l’intérêt du film : se laisser tenter par le conte, observer les détails, se laisser surprendre par l’histoire racontée puis divaguer dans les décors originaux et précis.
Hugo Cabret est à l’origine un livre de Brian Selznick, mis entre les mains de Scorsese par le producteur Graham King : avant tout une collaboration, un casting et des surprises – observez bien qui se met dans la peau du photographe dans le film. La jeune actrice Chloé Moretz, vue dans le très réussi Kick Ass, signe cette fois encore pour un rôle que remarquable, celui d’une petite fille empie du désir d’apprendre et du gout de l’action.
A voir : www.youtube.com/watch
Méliès, 1902, version restaurée
Réalisée avec Lobster Films et la Fondation Technicolor pour le Patrimoine du Cinéma, cette restauration est la plus complexe et la plus ambitieuse de l’histoire du cinéma. Musique par le groupe AIR.