Le film débute comme tous les films: le générique, puis un grand fracas qui réveillerait un mort. Dès le début on se laisse aller à l’histoire, on est quelque peu désolé pour cette belle jeune femme qui se retrouve obligée de faire des heures supplémentaires le soir de Noël. L’intrigue se met en place rapidement: mené par une frustration sentimentale et probablement un profond désordre psychologique, le gardien de ce parking de l’horreur ne tarde pas à nous livrer sa folie dans toute sa splendeur.
Le film plante d’entrée un décor oppressant : un jeu entre espaces clos et espaces ouverts, la lumière qui disparaît peu à peu, un suspens qui joue sur notre propre sentiment d’angoisse. On ne peut que se prendre au jeu. L’attitude de cette jeune femme prise en otage par un malade psychopathe et on ne peut plus violent a de quoi remettre en question la virilité des durs à cuire.
À aucun moment du film elle n’abandonne, toujours battante et faisant face à toutes les situations avec une rare intelligence, Angela, interprétée par Rachel Nichols, est l’incarnation même de l’héroïne moderne, une « Lara Croft » du parking. Refusant plus que tout de se laisser traiter comme une victime, elle tente de se lancer dans une manipulation psychologique subtile de son agresseur.Bien que le pari semble osé, le scénario et la mise en scène évitent habilement de tomber dans les pièges qui attendaient une telle histoire. Parfois, l’envie d’accélérer les choses se fait de plus en plus urgente, mais c’est moins par ennui que par impatience, voire par peur. Du début à la fin, le fil de l’histoire reste tendu, agrémenté de quelques scènes sanglantes et d’une violence justement dosée, et on se surprend parfois à sursauter à tels ou tels rebondissements.
2ème sous-sol est un film qui se laisse regarder et apprécier. Une utilisation habile d’un lieu commun de la peur pour un résultat agréable.