Sauf que Si je reste ne s’en tient pas à la bluette façon Twillight (Catherine Hardwicke, 2008) – remplacez devenir ou ne pas devenir un vampire, par partir ou ne pas partir pour New York et c’est la même chose, non ? Le film est l’adaptation du roman de Gayle Forman paru en 2009. Mia et sa famille sont victimes d’un accident de la route. Dans le coma, la jeune fille doit choisir entre la vie et la mort. Should I stay or should I go encore. Elle revoit alors les événements marquants de l’année passée. Elle court aussi dans les couloirs de l’hôpital pour comprendre ce qui se passe. Mais on est plus près des histoires à l’eau de rose, parfois même teintées d’un poil de fantastique, de Guillaume Lévy ou Marc Musso – ou l’inverse, c’est à peu près interchangeable – que de la frénésie d’Urgences (Michael Crichton, 1994-2009). C’est idiot parce cette partie-là est vraiment ratée et vient entacher le reste qui se laisse gentiment regarder. A part une solennité ridicule et pleurnicharde, cela n’apporte rien au film, là où justement un tel procédé peut dynamiser la structure d’un roman. Ajoutez à cela que Chloë Grace Moretz (Kick Ass, 2010) est certes fort jolie et superbement brushée, mais vraiment fade. En comédienne ravissante idiote chez Assayas (Sils Maria, 2014), ça passe. Mais là, les limites semblent atteintes. Il fut un temps question de Dakota Fanning (The Runnaways, 2010, Night Moves, 2014) et Emily Browning (Sucker Punch, 2011). Il semblerait que pour l’une comme pour l’autre, ce ne soit pas une grande perte.
Faisant abstraction d’un bon tiers du film, Si je reste s’avère une comédie romantique regardable à l’image de bon nombre de produits dont nous abreuvent les Etats-Unis : bien ficelée, avec quelques bonnes idées, mais surtout pas trop de saveurs, histoire d’être sûr que ça plaise bien à tous les palais. Mais à force d’aseptiser, plus rien n’a de goût. Dommage parce que le renversement fille coincée et parents cool était prometteur autant que la sympathie qu’inspiraient bon nombre de personnages.