Tom Kidman est un agent de la CIA atteint de stress post-traumatique post Vietnam, Johnny est un manager musical raté et anglais ; a priori rien ne les lie si ce n’est la mission Apollo et la Lune. Incertain de la réussite de la mission lunaire, l’agence américaine préfère assurer ses arrières en prévoyant un plan B : filmer ces premiers pas, sur Terre, dans un studio de cinéma. Pour mener à bien ce projet, Kidman est envoyé à Londres dans l’espoir de convaincre l’agent de Stanley Kubrick qu’il croit être Johnny suite à un quiproquo ; ce dernier s’enferre alors dans le mensonge qui n’est que le nouveau d’une longue série de feintes et d’évitements aux conséquences plus ou moins dangereuses pour lui, et pour son entourage.
Le générique psychédélique annonçait un film un peu stone mais le réalisateur oublie très vite de faire tourner et finit par rigoler tout seul de ses propres blagues. Moonwalkers réveille le douloureux souvenir de ces soirées de solitude, et de sobriété, passées au milieu de potes défoncés riant de choses objectivement pas drôles, parce que la nature a eu la bonne idée de nous doter de bronches de fillette intolérantes à toutes substances illicites. Non seulement on n’y rigolait pas, ou alors vaguement pour essayer de s’intégrer, mais en plus on s’y ennuyait fortement. Peut-être conscient de l’aspect morne plaine du scénario, le réalisateur y injecte à doses régulières une femme nue et/ou un bad trip sous acide et/ou une scène d’explosions de têtes beaucoup trop violente et gratuite pour nous arracher ne serait-ce qu’un début de sourire (bravo au passage à toi Mark Millar, toi qui as réussi à faire croire à nos cerveaux fatigués que la débilité était en fait de l’irrévérence, toi dont l’influence s’étend donc maintenant au-dehors de tes Kingsman et autres Kick-Ass). Reste l’habillage sur lequel Moonwalkers mise tout en jouant à fond la carte du folklore seventies avec des gentils en pattes d’éph’, des méchants en costumes trois pièces et beaucoup de choses orange. A la fin, on ne sait plus trop quel était le sujet du film, quels en étaient les enjeux mais on se souvient que sur le lien entre Kubrick et les premiers pas sur la lune, Room 237 (Rodney Ascher, 2013) était un peu plus rigolo.