Suivant une tradition courante en Islande, notamment pour les habitants de Reykjavik, Inga et Bardi ont décidé de célébrer leur mariage en campagne, avant de revenir faire la fête en ville. Chacun des fiancés grimpe ainsi dans son propre bus, rejoignant sa famille et ses amis, pour se lancer dans le petit périple festif. Or, si la communication au talkie-walkie fonctionne entre les deux amoureux, la tension ne cesse de croître ; d’une part les invités, pas forcément tous bienvenus d’ailleurs, ne sont pas très disciplinés, d’autre part l’église de campagne réservée pour l’occasion demeure introuvable. Et le couple d’être au bord de la crise de nerfs…
Valdis Oskarsdottir, plus connue pour avoir participé au montage de Festen ou de Eternal Sunshine of the spotless mind, nous emmène dans un plaisant voyage au cœur des landes islandaises. Son premier film en tant que réalisatrice/scénariste ne fait en effet pas mentir sa carte de visite. Malgré une mise en place un peu longuette, il y a dans Mariage à l’islandaise l’art de raconter une histoire simple mais efficace : la montée en vrille de la bande d’hurluberlus coincée dans leur bus est crédible, d’autant que chacun a un secret en potentielle explosion, qu’il délivre au fur et à mesure que le périple périclite. Il y a aussi la patte du Dogme, où l’on filme caméra à l’épaule, dans la lumière du jour et dans le cadre des visages, pour que la réalité (sans doute) dépasse la fiction…
Néanmoins, le rythme de l’ensemble est parfois inégal et on pourrait se demander si l’efficacité mise au service de cette comédie n’aurait pas excellé dans un court-métrage plutôt qu’un long, d’autant que les personnages sont un brin caricaturaux.
Reste qu’au final la sauce prend, la bande-son couplée aux moult dérapages incongrus ne manquant ni de charme ni d’humour. Et quand on sait qu’une grande part du scénario a été laissée en improvisation aux comédiens, Mariage à l’islandaise finit bien par être savoureux.
Mariez-vous, qu’ils disaient…