Le syndrome des amours passées

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Une comédie absurde qui traîne un peu en longueur…

Un couple de Boboland

Ann Sirot et Raphaël Balboni, après quelques courts-métrages et le long-métrage, Une vie démente, tentent de décortiquer la vie des couples. Ainsi, Une vie démente décrivait le quotidien d’un couple dans lequel l’un des membres est atteint de démence et analysait les bouleversements que cela induit. Avec Le syndrome de amours passées, ils entrent de plain pied dans les nombreux problèmes qui hantent nos modernes sociétés sur la jalousie, la fécondité, la liberté, etc. Les journaux auront sans doute abondamment communiqué sur le thème du film, et même la bande-annonce entrevue quelquefois au cinéma, si bien qu’on n’a presque aucun scrupule à en dévoiler l’intrigue. Un couple qui ne peut avoir d’enfant consulte un spécialiste qui leur conseille de retrouver tous leurs anciens amants et maîtresses et de refaire encore une fois l’amour avec eux. Et c’est à la fin de cet étrange rituel qu’ils pourront procréer. Déjà, une furieuse envie d’écrire en écriture inclusive titille certains critiques mais cette comédie qui se veut provocatrice tient-elle ses promesses ? On se le demande car l’histoire tourne en rond c’est le cas de le dire, malgré les chichiteries très bobo de la mise en scène comme les différents noms des aventures passées écrites sur le mur comme des ex-voto éclairés par des loupiotes de guinguette. Le mari a eu très peu de liaison mais l’épouse pas mal et l’évocation de toutes ses coucheries est vraiment ennuyeuse. 

Trop de tout

Bref, le film rate un peu sa cible déjà par le choix du sujet car nous sommes maintenant gavés de problèmes de libido et de sexualité. Et ensuite, la fantaisie avec laquelle le sujet aurait pu être traité se fane rapidement pour tomber dans une sorte de vulgarité même si les deux comédiens qui tentent de porter ce film bancal, Lucie Debay et Lazare Gousseau, font de leur mieux pour porter cette comédie sans avoir l’air de bien y croire. On s’ennuie un peu devant la redondance des événements souvent assez convenus et le rire ne vient pas. Du reste, on se demande quel est le propos des réalisateurs : faire rire ou faire pleurer sur notre monde contemporain déchiré entre néo-conventions et pseudo-révolutions culturelles.

Des acteurs un peu trop retenus

Cependant, l’intention de départ semblait bonne puisque le film se veut comique et un peu provocateur dans sa volonté de lutter contre le diktats sociaux qui enferment les personnes dans des comportement stéréotypés qui réduisent leur créativité et leur spontanéité. « Comme dans Hibernatus, nous voulions installer un postulat de départ scientifiquement absurde, pour lancer une réflexion sur la sexualité et la reproduction dans le contexte d’une comédie, expliquent les deux réalisateurs dans le dossier de presse du film. Nous voulions suivre Rémy et Sandra au travers de cette aventure incongrue, découvrir par le biais des ex-partenaires toute une série de déclinaisons sur le même thème – les ex aussi ont élaboré leur propre système au sein de leur couple actuel – et interroger la manière dont nous abordons collectivement le projet d’enfant, en le transformant souvent en un trophée, en un outil de reconnaissance sociale, l’élément à ajouter dans le tableau de la vie parfaite. » Comme quoi il y a quelquefois loin de l’intention à l’action, sans doute parce que les personnages ne sont pas assez vraiment déjantés. 

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Durée : 89 mn


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