Marie, 25 ans, vient tout juste de sortir de prison et rencontre Jaume, un vieux monsieur, ancien champion de cyclisme devenu artiste peintre. Grâce à lui, elle va se découvrir une identité que lui même est en train de perdre. (j’ai repris la phrase du synopsis)
Les premiers instants du film n’évitent pas les clichés ; l’homme un peu bourru qui rencontre la jeune fille blessée et obstinée qui ouvrira la serrure de son cœur vieillissant ne nous met pas l’eau à la bouche. En effet l’installation de l’histoire et des personnages, en plus d’être téléphonée, est montée de manière si rapide qu’il nous est difficile d’y croire. Comme si Laurent Vinas -Raymond, scénariste et réalisateur, avait négligé l’introduction afin de passer plus de temps au développement de ses personnages.
Et c’est justement la force des personnages, touchants, superbement interprétés par Emilie Dequenne (Marie) qui confirme ici son talent, et Omar Sharif (Jaume) tout en émotion, qui permet au film de prendre corps et âme. Le personnage secondaire du simplet du village, quant à lui, insiste lourdement sur la volonté de faire passer des situations cocasses et décalées à la manière d’un Guédiguian (Marius et Jeanette) ou d’un Philibert (Les 4 saisons d’Espigoule), afin d’apporter plus d’humour et de légèreté au sujet dramatique traité par le film, sans pour autant hélas, atteindre son but (la phrase manque de fluidité). Toutes ces maladresses, le manque d’homogénéité dans le déroulement de l’histoire, la mise en scène très simpliste (l’un des plus beaux plans symbolise le changement de Marie, lorsque la robe d’une vitrine habille le reflet de la jeune fille en passe de devenir femme.), ne jouent pas en faveur du film mais, malgré ça l’histoire de ces deux personnages parvient tout de même à nous toucher.
Enfin, les paysages, et la musique composé par Georges Moustaki, Cali et Joanna Bruzdowicz apporte une certaine fraîcheur permettant de s’évader le temps d’un instant.
Un premier film au charme simple.