Hommage à Jocelyn Quivrin, jeune acteur mort en pleine ascension

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Le jeune comédien Jocelyn Quivrin a trouvé la mort dimanche soir dans un accident de voiture. Il laisse derrière lui sa femme Alice Taglioni et Charlie, leur fils âgé de 8 mois. On pourra le voir une dernière fois dans « La famille Wolberg » d´Axelle Ropert, film présenté à Cannes en mai dernier, sortant en salle le 2 décembre.

Dimanche soir, sur l’A13 direction Paris, une Ariel Atom frôlant les bordures du tunnel Saint Cloud à 230 km/h s’écrase sur la paroi du tunnel avant d’exploser littéralement, ne laissant aucune chance de survie au conducteur. Non, ce n’est pas la description d’une séquence de film d’action sur quatre roues, mais de la dernière nuit de Jocelyn Quevrin, l’un des acteurs chouchous de sa génération, qui n’aura hélas pas eu assez de temps pour dévoiler encore toute l’ampleur de son talent.

Une fin de cinéma pour ce jeune homme qui vécut sa vie à grande vitesse. Jocelyn est repéré à 13 ans, par Roger Planchon, qui voit en lui son Louis, enfant roi. Un film qui va propulser la bouille du dauphin en sélection officielle du Festival de Cannes 1993 et radicalement changer sa vie. «Je ne peux pas revoir ce film sans être ému, car c’est avec lui que j’ai découvert le cinéma.» Véritable mentor – «une figure presque paternelle» –, Roger Planchon lui offrira, cinq ans plus tard, un autre rôle important dans son hommage à une autre figure historique : Toulouse-Lautrec. Un bac et des études de cinéma avortées plus tard, il enchaine les petites rôles dans des téléfilms et séries françaises, dont Julie Lescaut, L’instit ou encore Maigret. En 1999, il sera « un invité du nouvel an » dans Peut-être de Cédric Klapisch. Il est encore loin du rôle de sa vie… mais sur le point de s’imposer enfin.

Nouveau James Dean ?

La consécration arrive deux ans plus tard. À 22 ans, il tient le rôle titre du téléfilm Rastignac ou les ambitieux d’Alain Tasma pour France 2. Son interprétation flamboyante de ce jeune ambitieux balzacien lui vaut le prix d’interprétation masculine au Festival de Luchon. Ça y est : la carrière de Jocelyn Quivrin est lancée. Après une parenthèse au théâtre – il joue dans la pièce d’Oscar Wilde « L’éventail de Lady Wintermere » en 2003 – l’acteur retrouve le chemin des plateaux et tourne désormais dans de grosses productions, croisant entre autres Éric Cantona dans L’outremangeur  (2003), Jean Reno dans L’empire des loups  (2005) ou encore George Clooney dans Syriana, la même année.
 
Alors que sa carrière commence à décoller, il rencontre Alice Taglioni, sa future femme, sur le tournage de Grande école de Robert Salis. Ils tourneront encore deux films ensemble, Cash et Notre univers impitoyable en 2008. Un couple « cinégénique » où pourtant la notoriété de l’une prend sensiblement le pas sur l’image de l’autre (Jocelyn Quivrin reste pour beaucoup « monsieur Taglioni »). Dans la vie comme sur les plateaux de tournage, il restera l’éternel second. Notamment dans ses derniers succès commerciaux tels que 99 Francs de Jan Kounen et, plus récemment, Lol de Lisa Azuelos. Mais également dans des films à caractère plus « auteuriste » comme Les amours d’Astrée et de Céladon D’Eric Rohmer (2007), À l’aventure de Jean-Claude Brisseau (2008), La belle personne de Christophe Honoré (2008) et La famille Wolberg d’Axelle Ropert (en salle le 2 décembre). Ce manque de reconnaissance – malgré celle de son talent évident –, Jocelyn Quivrin semblait vouloir le dépasser en s’offrant lui-même son grand rôle : il préparait son premier film, Maestro, l’histoire d’un garçon qui se prend pour James Dean…


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