ARIANE

Article écrit par

Le petit bijou de Wilder lové dans un bel écrin signé Carlotta.

La Wilder touch

Loin d’être la comédie la plus enlevée de Billy Wilder, Ariane n’en demeure pas moins l’une des plus délicieuses et irrésistibles romances hollywoodiennes,  dont le parfum joliment suranné a su transcender les époques pour nous apporter toute sa fraicheur dans la triste période que nous traversons depuis déjà trop longtemps. Si le qualificatif oxymorique d’auteur-hollywoodien peut faire sens, le subtil réalisateur d’origine autrichienne a su acquérir ce privilège en s’appuyant sur sa « succesful » filmographie, doublée d’une volonté jamais démentie de perfectionner son art de la mise en scène. Découvertes d’archives inédites, analyses éclairées et vivantes de N.T Binh, historien et critique de cinéma, les bonus vidéo, ainsi que le livre qui enrichie le coffret Carlotta nous offrent diverses gilles de lecture d’une œuvre qui ne serait se réduire à ses charmants atours. De quoi aiguiser davantage notre désir de découvrir ce qui se cache derrière la porte, axiome que Wilder a hérité de son vénéré mentor, Ernst Lubitsch.

Ariane, Adorable Audrey.

Si le titre original, Love In the Afternoon, se révèle aussi malicieux que l’esprit de son auteur, le prénom de l’héroïne adopté pour le titre français entend diriger les projecteurs sur Audrey Hepburn, dont la délicatesse avait déjà conquis le cœur du public. En 1957, après Sabrina, Wilder l’invite de nouveau  à se frotter à un bon vieux célibataire endurci. Sur une partition que la plus adorable des stars déclinera avec une grâce unique tout au long de sa carrière, la femme-enfant va faire tourner la tête d’un Gary Cooper facétieux à souhait. En parfait gentleman, le quinquagénaire aux traits vieillissants fait un pas de côté, laissant la lumière resplendir le visage innocent de sa partenaire. Rythmées par l’orchestre Gypsie qui accompagne en permanence les deux tourtereaux, ces rendez-vous galants parisiens n’ont pas fini de faire battre la chamade dans nos cœurs.

 

Titre original : Love in the afternoon

Réalisateur :

Acteurs : , ,

Année :

Genre :

Pays :


Partager:

Twitter Facebook

Lire aussi

L’étrange obsession: l’emprise du désir inassouvi

L’étrange obsession: l’emprise du désir inassouvi

« L’étrange obsession » autopsie sans concessions et de manière incisive, comme au scalpel ,la vanité et le narcissisme à travers l’obsession sexuelle et la quête vaine de jouvence éternelle d’un homme vieillissant, impuissant à satisfaire sa jeune épouse. En adaptant librement l’écrivain licencieux Junichiro Tanizaki, Kon Ichikawa signe une nouvelle « écranisation » littéraire dans un cinémascope aux tons de pastel qui navigue ingénieusement entre comédie noire provocatrice, farce macabre et thriller psychologique hitchcockien. Analyse quasi freudienne d’un cas de dépendance morbide à la sensualité..

Les derniers jours de Mussolini: un baroud du déshonneur

Les derniers jours de Mussolini: un baroud du déshonneur

« Les derniers jours de Mussolini » adopte la forme d’un docudrame ou docufiction pour, semble-t-il, mieux appréhender un imbroglio et une conjonction de faits complexes à élucider au gré de thèses contradictoires encore âprement discutées par l’exégèse historique et les historiographes. Dans quelles circonstances Benito Mussolini a-t-il été capturé pour être ensuite exécuté sommairement avec sa maîtresse Clara Petacci avant que leurs dépouilles mortelles et celles de dignitaires fascistes ne soient exhibées à la vindicte populaire et mutilées en place publique ? Le film-enquête suit pas à pas la traque inexorable d’un tyran déchu, lâché par ses anciens affidés, refusant la reddition sans conditions et acculé à une fuite en avant pathétique autant que désespérée. Rembobinage…