Si A Bigger Splash échoue à frapper fort sur le plan de la satire sociale (cf. l’évocation directe des réfugiés de Lampedusa versus le vide intersidéral de la vie des rich and famous, et le désintérêt relatif des autorités quant à ces derniers au moment où un drame survient), il est plutôt séduisant dès lors qu’il s’abandonne à être au diapason de son sujet : chic et creux. Les corps dénudés des quatre acteurs – forcément parfaits – sont filmés comme objets de simple et pur désir, dans un cadre estival aussi glacé que foncièrement moite, idéalement filmés par Yorick Le Saux, à qui l’on doit la photographie du très luxueux Only Lovers Left Alive (Jim Jarmusch, 2014). En cela pas si éloigné des derniers longs métrages de Paolo Sorrentino (on pense souvent, côté imagerie bling-bling, à La Grande Bellezza (2013)), celui de Luca Guadagnino (responsable du déjà rutilant Amore en 2010) s’ambitionne peut-être moins incisif, mais n’oublie pas que son histoire est celle de toute une ribambelle de convoitises. Grandement aidé par des comédiens irréprochables et fortement compatibles, A Bigger Splash ne marque pas durablement, mais se révèle souvent excitant.
A Bigger Splash
Article écrit par Jean-Baptiste Viaud
Thriller bling-bling et sexy, d´après La Piscine » et par le réalisateur de « Amore ». »