Luigi Comencini

Article écrit par

Le coin du cinéphile se penche sur Luigi Comencini, critique amusé et désabusé des travers des adultes, tout comme peintre attendri des meurtrissures de l’enfance.

Luigi Comencini occupe une place à part dans le quatuor magique (Dino Risi, Mario Monicelli, Ettore Scola) de la comédie italienne de l’âge d’or. Le réalisateur possède une facette plus sombre, une appétence pour le drame et c’est presque par accident qu’il gagnera ses galons dans la comédie avec la série des Pain, amour et fantaisie. Dans ses œuvres majeures, le rire sert un arrière-plan qui peut être social dans Le Commissaire ou historique avec La Grande Pagaille. Plus le temps passera plus la comédie se délestera de tout humanisme pour dresser un portrait au vitriol de ses congénères dans des classiques comme L’Argent de la vieille, les farces Qui a tué le chat ? et Mon dieu comment suis-je tombée si bas ?, ou le très oppressant Le Grand Embouteillage. La tendresse et la bienveillance de Comencini se réserve pour son cycle sur l’enfance, à travers le mélodrame de L’incompris, le conte de Les Aventures de Pinocchio, le récit de corruption morale de Casanova, un adolescent à Venise ou le plus méconnu Eugenio sur le drame du divorce. Comencini est un humaniste pessimiste qui déverse un fiel désespéré envers les adultes, et une tendresse résignée pour les enfants. Le rire et les larmes se confondent chez lui dans cette vision du monde contrastée.

Bonne lecture pour un prochain thème consacré aux « Rêves et cauchemar au cinéma » !


Warning: Invalid argument supplied for foreach() in /home/clients/8d2910ac8ccd8e6491ad25bb01acf6d0/web/wp-content/themes/Extra-child/single-post.php on line 73

Lire aussi

Le pavillon d’or

Le pavillon d’or

En incendiant la pagode dorée de Kyoto, relique architecturale, un jeune bonze expérimente une catharsis intérieure et la purgation des traumatismes qu’il a vécus jusqu’alors. Adaptant librement le roman de Yukio Mishima dans un scope noir et blanc éclairant le côté sombre du personnage, Kon Ichikawa suit l’itinéraire d’apprentissage torturant qui a conduit son antihéros à commettre l’irréparable.

La classe ouvrière va au paradis

La classe ouvrière va au paradis

Avec « La classe ouvrière va au paradis », Elio Petri livre un pamphlet kafkaïen sur l’effondrement des utopies du changement au sein de la mouvance ouvrière. Le panorama est sombre à une époque où l’on pouvait encore croire dans la possibilité d’un compromis politique et idéologique entre le prolétariat et les étudiants extrémistes militants en tant que ferment révolutionnaire. A l’aube des années 70, le cinéaste force à dessein le trait d’une aliénation au travail confrontée aux normes de productivité. Analyse…