Le braquage du siècle

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Un film adapté du casse qui a inspiré La Casa del Papel, mais en plus drôle et mieux maîtrisé…

« C’est juste de l’argent, pas de l’amour »

L’affiche le proclame : voici le hold-up qui a inspiré la série télé La Casa del Papel, mais en fait on préfère ce film désopilant, humoristique, palpitant et inattendu. Il n’est pas rare de voir au cinéma la mention « inspirée d’une histoire vraie » et c’est le cas ici même si la situation décrite est parfaitement rocambolesque et abracadabrante. En 2006, en Argentine, six hommes armés présentés par Ariel Winograd comme des branquignols, s’introduisent dans la banque Rio et prennent en otage les vingt-trois occupants. Tout se passe pour le mieux : aucun mort, le butin emporté et passé directement par les égouts, un vrai travail de gentlemen cambrioleurs qui ont même l’audace et la courtoisie de laisser en partant, à l’attention des policiers, ce petit mot : « Dans les quartiers des richards, pas d’arme, pas de rancune. C’est juste de l’argent, pas de l’amour ».

 

Adapté d’un livre à succès…

Tiré du roman du journaliste Rodolfo Palacios, Sin armas ni rencores, paru en 2014, et auquel le « cerveau » du casse, Fernando Palacios, a participé, ce film est une réussite et rend bien hommage aux malfaiteurs qui, en Argentine, après avoir purgé leur peine, sont devenus très populaires auprès de la population. Truffé de gags involontaires, de bons mots et de détails vraiment hilarants, c’est à se demander si le réalisateur a vraiment adapté le livre ou s’il s’est exercé au cinéma burlesque. Il n’en est rien même si le ton adopté est vraiment voulu. L’acteur principal, Guillermo Francella, s’en explique dans le dossier de presse du film : « Le ton du film était l’une de nos priorités. Evidemment, nous avons travaillé comme s’il s’agissait d’une tragédie. Mais dès lors qu’il y a tragédie, l’humour n’est jamais loin. Il y a une grande part de comédie dans le film, même si au niveau du jeu d’acteur, personne n’a cherché à être drôle. Au contraire : tout le monde était très sérieux. »

 

 

Un film d’action presque allénien…

Au final, un film réussi qui ne se prend pas au sérieux, mais ne méprise pas son spectateur. Un film qui utilise les ficelles du film de gangsters sans en épuiser le mécanisme. On y retrouverait presque l’esprit du Woody Allen de Escrocs, mais pas trop (2000) pour l’humour et la dérision et des dialogues ciselés. Ce film, qui doit sortir à la rentrée, saura la rendre un peu moins terne en donnant la parole à des loseurs qui réussissent, ce qui est assez rare au cinéma. Et c’est tellement rare et inattendu qu’on aurait presque envie que ce casse réussi et non sanglant leur permette de vivre tranquilles, retirés dans des vies meilleures. En effet, on préférerait un happy-end que cette fin en demi-teinte mais qui respecte scrupuleusement la vérité de l’affaire. Un film à fort potentiel d’humour presque involontaire, qui ne tord pas le cou à la vérité et qui, pourtant, pourrait devenir aussi célèbre que la série qui s’est inspirée de la même affaire. « Tout a été prévu très précisément, déclare le réalisateur Ariel Winograd dans le dossier de presse du film, l’idée étant d’être fidèle à ce qui s’est réellement passé. Le peu qui a été imaginé l’a été pour des raisons narratives. »

Titre original : El robo del siglo

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