L’Amour c’est mieux à deux

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Dominique Farrugia reprend la caméra pour cette comédie sur la vision diamétralement opposée du rapport amoureux de deux amis d’enfance. Bonne nouvelle ?

Dominique Farrugia repasse derrière la caméra, plus de 10 ans après le sinistre Trafic d’Influence. Alors ? Alors on savait l’ex-Nul diminué par la sclérose en plaque. Qu’un film co-signé de son nom sorte sur les écrans est donc plutôt une bonne nouvelle. Cela étant, pour le cinéma, on repassera. Á deux ou trois choses près, L’amour c’est mieux à deux décalque Delphine 1 Yvan 0. Certes pas de Thierry Rolland pour nous commenter façon match de foot les ébats amoureux du duo Clovis Cornillac / Manu Payet. La touche Farrugia reste cependant inchangée : un mélange des bonnes recettes de l’humour Canal + et de Comédie. Autant dire qu’il y a suffisamment de vannes bien senties pour ne pas trop jeter un œil à sa montre durant la séance. En étant suffisamment indulgents (c’est-à-dire si l’on a eu la chance de le voir en projection de presse, i.e. sans avoir à sortir le porte-monnaie, salauds de journalistes que nous sommes), L’amour c’est mieux à deux peut même devenir aussi agréable qu’un téléfilm par un après-midi pluvieux. Une réussite qui tient à ses répliques autant qu’aux acteurs qui les portent.

Si Cornillac parvient à rester sobre dans l’hystérie, sa partenaire Virgnie Efira attire le plus les regards. Forcément, on se demandait ce que l’ex-présentatrice de la Nouvelle Star pouvait donner sur grand écran, après un passage peu recommandable sur le petit (la sitcom made in M6 Off Prime) et quelques apparitions en salles obscures (Le siffleur). Force est de reconnaître qu’elle s’en tire plutôt bien. Là où bon nombre de seconds rôles qui l’accompagnent tirent vers une indigeste caricature de café-théâtre, ses apparitions apportent un minimum de fraîcheur et de retenue naturelle. On se demande d’ailleurs pourquoi Farrugia insiste sur une lourdingue scène de pleurs durant laquelle elle se ratatine le visage à coups de grimaces. Etait-ce pour prouver qu’elle pouvait jouer autre chose que la fille romantique ? Voire pour enfoncer le clou sur ses talents d’actrices et montrer qu’elle est capable de tout jouer, le sérieux comme le ridicule ? Peu importe, le résultat est malheureusement là : en étirant la scène, elle tombe dans une lamentable surenchère jusqu’alors évitée. Exit le charme qui s’était noué durant la première heure.

Surtout, malgré une verve qui touche juste à plusieurs reprises et un jeu plus que correct, Manu Payet apparaît comme la véritable erreur de casting. Trop freluquet pour jouer le macho au cœur tendre. En rêvant un peu, on se dit que si Dominique Farrugia avait inversé les rôles – Cornillac en dragueur invétéré, Payet en romantique un peu trop naïf – L’amour c’est mieux à deux aurait tenu un véritable postulat de cinéma. Peut-être aurait-on légèrement perdu de l’humour maison au change. Mais il y aurait au moins eu le début d’un film, là où ne se joue qu’un téléfilm sans prétention. Sans idée non plus.

Titre original : L'Amour c'est mieux à deux

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Durée : 100 mn


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