L’Absence

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Archétype du film d´auteur à la française, avec certes ses qualités, mais surtout ses défauts, malgré un beau travail sur l’image, « L’Absence » indiffère ou au pire irrite considérablement.

Adama a réussi sa vie. Il a quitté son Sénégal natal pour gagner Paris, où il a accompli de grandes études. C’est devenu un chercheur renommé, toujours pris par le temps, accaparé par ses obligations. Il fait la fierté des siens, lui l’enfant prodige dont tout le monde connaît le parcours. Oui, Adama a réussi sa vie. Sa vie professionnelle.

Il devait retourner chez les siens après son parcours universitaire : cela fait quinze ans qu’il n’a plus revu ses proches, qu’il décline leurs sollicitations et leurs lettres. Il ne les a pas oubliés : il les a fuis, eux et les évènements tragiques auxquels il les associe. On comprend aisément que pour le jeune Adama, Paris était autant un rêve qu’une échappatoire à un contexte familial difficile : sa mère décédée lors de l’accouchement de sa petite sœur, muette pour le coup ; un père dont on ne sait pas grand-chose, à part qu’il n’est plus là.  Il revient pourtant à Dakar lorsqu’un télégramme lui annonce que sa grand-mère, qui les as élevés lui et sa sœur, est mourante. Adama se donne deux jours sur place. Pour y expédier les affaires courantes, et probablement pour tirer définitivement un trait sur ce passé qu’il n’assume pas. Les choses vont mal tourner, il apprend que sa sœur se prostitue. Les sentiments si longtemps refoulés remontent violemment à la surface, prenant la forme d’une colère sourde, fomentée d’une haine contre tout le monde, lui compris.

Destin singulier que celui d’Adama. Ni véritable descente en enfer, encore moins parcours initiatique ; juste la douleur d’un passé qui le rattrape et lui explose en pleine figure, quand bien même il avait investi quinze ans de sa vie à l’enterrer consciencieusement. Les maux qui le taraudent ne sont que la punition de l’absence de  mots, ceux qu’il a tûs pendant si longtemps.

L’Absence est un film étrange, pas vraiment convaincant. On comprend bien le drame qui se noue sans pour autant parvenir à y adhérer. La proximité avec les personnages est quasi inexistante – la faute à une réalisation guère réussie, qui ne parvient pas à mettre sous tension le récit. L’idée de condensercelui-ci en deux jours, sur un lieu unique, était pourtant intéressante. La faute également à un jeu d’acteurs pas très inspiré, au mieux insipide, au pire complétement foireux. Bref, le récit manque de souffle, créant un décalage avec la souffrance des personnages qu’on comprend, sans jamais vraiment ressentir.

Titre original : L'Absence

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Durée : 81 mn


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