La Proie

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Albert Dupontel et Alice Taglioni à contre-emploi dans une course poursuite très sportive. Tel est pris qui croyait prendre…

Ce thriller français signé Eric Valette nous embarque dans une course poursuite entre un Albert Dupontel plus nerveux que jamais et une Alice Taglioni bien loin de la plupart de ses rôles de blonde pulpeuse. A peine évadé de prison, Franck Adrien part à la recherche de sa femme et de sa fille, traquées par un serial killeur pervers et narcissique. Devenu l’homme le plus recherché de France, ce fugitif au grand cœur devient vite attachant. D’autant qu’une fliquette obstinée semble bien décidée à l’attraper…

L’idée de ce scénario assez classique a été proposée à Eric Valette par Laurent Turner et Luc Bossi. Après Une affaire d’Etat, film d’action passé légèrement à côté de son public – même s’il valait le détour –, Eric Valette, « talent à suivre » à l’époque de son huis clos, Maléfique, renoue avec l’aventure dans La Proie. Très sensible aux faits divers, à l’ancrage du film dans la réalité, il avoue son goût pour un scénario très inspiré de récentes affaires médiatiques de serial killer made in France : « Le fait que l’histoire soit nourrie de plusieurs faits réels me plaisait. On trouvait du coup des résonances réalistes, un côté «fait-divers» associé à une vraie dimension de cinéma ».

Action, réaction

Même si le scénario n’est pas en soi très original, on se laisse vite entrainer dans une réelle sympathie, une compassion pour les protagonistes, à tort ou à raison. Que se soit par le biais du papa, gros bras obstiné et acharné à retrouver le kidnappeur de sa fille ou de la policière cascadeuse et dotée d’une véritable intuition féminine, Eric Valette mène le jeu, relève nombre de challenges.

Le titre du film, La Proie, s’inscrit dans cette logique de chasse à l’homme, où le gibier, Franck Adrien, s’avère bien plus malin que ceux qui le poursuivent mécaniquement. Les décors du film, très réalistes, allant d’une prison de Toulon à un domaine de maisons identiques, en passant par des campagnes où ne circule qu’un train, demeurent les éléments forts de l’action. Collant à une certain « réalité », ils facilitent le processus d’identification. Lecture simplifiée de l’action portant ses fruits dans un film mettant en lumière des mécanismes déjà bien connus en matière de thriller, comme l’indique le producteur Laurent Turner : « C’est une intrigue à tiroirs, où chaque personnage poursuit sa logique. Le titre du film prend tout son sens et peut se lire à plusieurs niveaux parce que chaque protagoniste, à un moment ou un autre, devient la proie des autres…».

Acteurs cascadeurs

Des muscles, de l’allure, de la gomina dans les cheveux… On découvre dans La Proie Albert Dupontel sous un nouvel aspect. Loin de son personnage de filou dans Le Vilain, bien moins froid que dans son rôle de pianiste dans Fauteuil d’Orchestre, l’acteur s’est totalement coulé dans la peau d’un caïd prêt à tout pour sauver sa famille, faisant avec les efforts requis pour incarner ce personnage : « exécuter moi-même les cascades me permet d’amener le jeu jusque dans l’action. La tension qui a été la mienne tout au long du film se ressent dans chaque scène ». Scènes d’action en immersion totale, allant jusqu’à une double entorse lors du tournage d’une scène.

De son côté, Alice Taglioni, amincie et très naturelle, joue la carte de la simplicité, portant un rôle qu’elle n’avait jusque là jamais imaginé. Très persuasive en policière de choc, évoluant dans un milieu ô combien masculin, elle s’impose presque comme la véritable héroïne d’un film qui certes se conforte un peu dans des séquences rappelant plus d’une fois Le Fugitif ou Ne le dis à personne. Mais par son action qui tient la route – et sur les rails –, son duo solide et original, La Proie vaut assurément le détour… au moins pour les amateurs du genre. 

Titre original : La Proie

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Durée : 102 mn


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