Jacques Becker aura traversé de manière météorique le cinéma français pour le marquer durablement de son empreinte, comme une récente rétrospective à la Cinémathèque a pu le prouver. C’est grâce à son ami Jean Renoir, dont il sera l’assistant, que Jacques Becker fait ses premiers pas dans le monde du cinéma. On peut considérer qu’il participe de plain-pied au fameux courant du réalisme poétique puisqu’il sera à l’initiative (mais sans pouvoir le mettre en scène) du célèbre
Le Crime de monsieur Lange (1936). Sans faire partie de ce mouvement sa carrière s’articulera pourtant sur cette notion de magnifier les sentiments par le prisme du réalisme. Les conflits familiaux de
Goupi mains rouges (1943) soulignent les mœurs rudes d’une famille rurale, tout comme l’ardent désir de liberté des prisonniers de
Le Trou (1960) sera contrebalancé par la sécheresse de leur environnement carcéral. C’est d’autant plus vrai quand Becker se fait peintre d’amours agités reflétant aussi une lutte des classes avec
Edouard et Caroline (1951), d’autres plus apaisés équilibrant le contexte social difficile d’
Antoine et Antoinette (1947). La douce rêverie a également sa place dans la description rigoureuse du monde de la mode de
Falbalas (1945), tout comme l’urgence et la fougue de la jeunesse d’après-guerre des
Rendez-vous de juillet (1949), la bascule criminelle de
Touchez pas au Grisbi (1954).
Bonne lecture avant prochain Coin du Cinéphile consacré au regard du cinéma italien sur le « néoréalisme rose » italien.
Articles recommandés