Actrices et acteurs au travail

Article écrit par

Un livre d’entretiens d’une très grande qualité

Pour avoir assisté à la prestation de Bérénice Bejo au Forum des images en 2020, je peux attester de la qualité de ce livre qui comporte les entretiens approfondis avec divers acteurs contemporains qui s’entretiennent sur leur travail et de la manière qu’ils ont, différemment les uns des autres, de l’aborder. N.T. Binh, critique de cinéma, professeur à la Sorbonne et habitué de la maison d’édition, a réuni dans ce livre des rencontres avec six acteurs : Jean-Pierre Darroussin, Karin Viard, Bérénice Bejo, Swann Arlaud, Corinne Masiero et Damien Bonnard. Ces entretiens nous permettent de mieux comprendre leur métier et ses approches multiples. Les entretiens avec ces actrices et acteurs de style bien différents ont la particularité d’avoir été menés aussi par des étudiants en Master pour la plupart et dont le site avoir-alire.com a pu trouver la liste exhaustive : « Ce qui ressort rapidement, c’est d’abord l’honnêteté avec laquelle se confient ces hommes et femmes, puis surtout les nombreuses manières d’appréhender leur travail. Damien Bonnard change de méthode à chaque tournage. Beaucoup ont besoin d’échange avec le réalisateur, d’espace pour proposer. Certains veulent découvrir le quotidien de leur personnage, d’autres pensent que ce n’est pas nécessaire, voire inutile.

Tous ces avis sont aussi mis en avant grâce aux questions des intervieweurs, différents pour chaque comédien. Victoria Knowles, Julien Gasparoux, Hannah Karim, Hugo Dervisoglou, Mu Ai Lin, Pedro Fontalvo Barcelo, Marie Camier, Alix Ibar, William Ravon, Pierre Chablin, Renata Charikiopoulos, Simon Cointet, Coralie Gourdon, Louis Thines, Ambroise Rateau, Livia Bonucci, Mathilde Guazetti et Layla Menhem dirigent les rencontres en abordant la formation, le travail, et restent dans le concret du métier. »

 

Actrices et acteurs au travail, sous la direction de N.T. Binh. Impressions Nouvelles, Bruxelles, 2021. 240 p. ill. 19 euros.

Année :

Pays :


Partager:

Twitter Facebook

Lire aussi

L’Aventure de Madame Muir

L’Aventure de Madame Muir

Merveilleusement servi par des interprètes de premier plan (Gene Tierney, Rex Harrison, George Sanders) sur une musique inoubliable de Bernard Herrmann, L’Aventure de Madame Muir reste un chef d’œuvre inégalé du Septième art, un film d’une intrigante beauté, et une méditation profondément poétique sur le rêve et la réalité, et sur l’inexorable passage du temps.

Darling Chérie de John Schlesinger : le Londres branché des années 60

Darling Chérie de John Schlesinger : le Londres branché des années 60

Autopsie grinçante de la « dolce vita » d’une top-modèle asséchée par ses relations avec des hommes influents, Darling chérie est une oeuvre générationnelle qui interroge sur les choix d’émancipation laissés à une gente féminine dans la dépendance d’une société sexiste. Au coeur du Londres branché des années 60, son ascension fulgurante, facilitée par un carriérisme décomplexé, va précipiter sa désespérance morale. Par la stylisation d’un microcosme superficiel, John Schlesinger brosse la satire sociale d’une époque effervescente en prélude au Blow-up d’Antonioni qui sortira l’année suivante en 1966.

La soif du mal : reconstruction d’un « pulp thriller » à la noirceur terminale

La soif du mal : reconstruction d’un « pulp thriller » à la noirceur terminale

En 1958, alors dans la phase de postproduction de son film et sous la pression des studios Universal qualifiant l’oeuvre de « provocatrice », Orson Welles, assiste, impuissant, à la refonte de sa mise en scène de La soif du mal. La puissance suggestive de ce qui constituera son « chant du cygne hollywoodien » a scellé définitivement son sort dans un bannissement virtuel. A sa sortie, les critiques n’ont pas su voir à quel point le cinéaste était visionnaire et en avance sur son temps. Ils jugent la mise en scène inaboutie et peu substantielle. En 1998, soit 40 ans plus tard et 13 ans après la disparition de son metteur en scène mythique, sur ses directives, une version longue sort qui restitue à la noirceur terminale de ce « pulp thriller » toute la démesure shakespearienne voulue par l’auteur. Réévaluation…