L’histoire d’un trio amoureux, véritable ode à la jeunesse, à la douceur, à l’amour et à la tendresse.
Jérôme Bonnell fait partie de ces réalisateurs singuliers qui captent au plus près les émotions humaines, les ressentis de chacun, du quotidien. Son cinéma ne s’arrête pas aux clichés mais bien aux petites choses, aux petits détails difficiles à cerner, à décrire. Et c’est à travers son cinéma qu’il se place comme un observateur des gens, sous le prisme de l’amour, de la passion souvent (Le Temps de l’aventure en 2013 en est le parfait exemple), de la solitude et de l’espoir (J’attends quelqu’un en 2007) ou de l’amour fraternel jusqu’à repousser ses propres limites (La Dame de Trèfle en 2010).
Sa force, c’est son écriture. Dans son nouveau film, A trois on y va, Jérôme Bonnell ne nous apprend rien de particulier sur le trio amoureux, sur l’homosexualité ou sur le mensonge déjà largement abordés au cinéma mais il creuse les émotions, les détails, les visages qui se regardent, qui se comprennent ou non, les sentiments qui s’affrontent ou se rejoignent. Avec une certaine poésie, une façon singulière de percevoir l’humain, un casting qui s’est imposé de lui-même pour Anaïs Demoustier plus ravissante que jamais et Félix Moati un peu naïf, un peu Don Juan, Jérôme Bonnell fait du cinéma comme s’il écrivait une histoire romanesque, grande, passionnelle.
Proche du long métrage Les Chansons d’amour de Christophe Honoré, film qui a marqué l’année 2007 avec son casting acteurs/chanteurs composé de Louis Garrel, Ludivine Sagnier, Clothilde Hesme, et aussi poétique que Les Amours imaginaires de Xavier Dolan avec Monia Chokri et Niels Schneider, Jérôme Bonnell explore le prisme du trio amoureux avec finesse, décontraction et subtilité. La bande annonce évitée pour garder quelque peu de magie, on se laisse très vite entraîner dans un tourbillon de mains baladeuses, de baisers échangés, de peaux collées, de petites culottes qui volent.
Et c’est là tout l’intérêt du film A trois on y va. La surprise se cache dans l’humour de cette comédie à la française, légère et marquante à sa manière. On s’attache aux personnages comme à ceux d’un bon roman, on se laisse tenter par la facilité de leurs échanges amoureux, dans ce Lille où le temps semble s’être arrêté. Le cinéma de Bonnell, c’est comme une musique que l’on apprécie ou que l’on déteste. C’est en tout cas une manière efficace de soutenir la jeunesse et son innocence, cette période de la vie où tout est simple, qu’un risque amoureux peut être pris avec légèreté, sans penser au lendemain. "Je voulais qu’on sente ces trois personnages à un point de bascule, au bord d’une vie future beaucoup plus mûre, plus dure, plus concrète. L’infidélité et le mensonge, avec des personnages plus âgés, auraient pris un relief bien moins innocent." , confirme le réalisateur. Reste à savoir s’il vaut mieux aller au cinéma seul, à deux, à trois, sans en peser les conséquences et les avis partagés sur le film…
Autopsie grinçante de la « dolce vita » d’une top-modèle asséchée par ses relations avec des hommes influents, Darling chérie est une oeuvre générationnelle qui interroge sur les choix d’émancipation laissés à une gente féminine dans la dépendance d’une société sexiste. Au coeur du Londres branché des années 60, son ascension fulgurante, facilitée par un carriérisme décomplexé, va précipiter sa désespérance morale. Par la stylisation d’un microcosme superficiel, John Schlesinger brosse la satire sociale d’une époque effervescente en prélude au Blow-up d’Antonioni qui sortira l’année suivante en 1966.
En 1958, alors dans la phase de postproduction de son film et sous la pression des studios Universal qualifiant l’oeuvre de « provocatrice », Orson Welles, assiste, impuissant, à la refonte de sa mise en scène de La soif du mal. La puissance suggestive de ce qui constituera son « chant du cygne hollywoodien » a scellé définitivement son sort dans un bannissement virtuel. A sa sortie, les critiques n’ont pas su voir à quel point le cinéaste était visionnaire et en avance sur son temps. Ils jugent la mise en scène inaboutie et peu substantielle. En 1998, soit 40 ans plus tard et 13 ans après la disparition de son metteur en scène mythique, sur ses directives, une version longue sort qui restitue à la noirceur terminale de ce « pulp thriller » toute la démesure shakespearienne voulue par l’auteur. Réévaluation…
Lundi 7 juillet, au cours d’une cérémonie à la cinémathèque française, un long métrage et un court métrage se verront attribués le prix Jean Vigo, 2025. Wang Bing sera également récompensé pour l’ensemble de son œuvre.
L’anthologie du suspense et de l’humour orchestrée par Sir Alfred Hitchcock. 268 histoires courtes – dont un grand nombre d’inédits- à dévorer sans modération.