The Artist

Article écrit par

Triomphe pour The Artist. Dimanche 26 février 2012, Jean Dujardin remporte l’Oscar du meilleur acteur pour son rôle dans <> du Français Michel Hazanavicius. Le film récolte au final cinq oscars. Chapeau l´Artiste !

Michel Hazanavicius a fait un pari fou, en proposant en compétition officielle au dernier Festival de Cannes rien moins qu’un film muet en noir et blanc. Peu encouragé au départ, le réalisateur des OSS 117 s’est pourtant accroché à son envie de rendre hommage au cinéma hollywoodien des origines, aboutissant à cette authentique réussite dont Jean Dujardin, son acteur fétiche, tient donc le rôle principal auprès de Bérénice Béjo (Madame Hazanavicius à la ville).

George Valentin, star du cinéma muet, se voit bousculé à l’écran par une toute nouvelle et jeune actrice du cinéma parlant : Peppy Miller, grain de beauté bien placé, tenue d’époque, talent pour la danse… Starlette qui, non insensible au charme de l’acteur se retrouvera assez vite le bras dans la manche d’une veste de George – absent de sa loge –, mimant un rapprochement par l’épaule. Peppy n’est à ce moment pas seule, se voyant danser avec George le temps d’une scène, pour le plaisir ou pour simplement partager un doux moment de folie.

© Warner Bros. France


Si le couple Béjo-Dujardin n’est pas inédit sur les écrans, ces derniers ayant partagé l’affiche en 2006 du premier OSS 117 (Le Caire nid d’espions), les deux acteurs montrent avec The Artist une autre facette de leur talent. Aucun dialogue « parlant », pas de baiser : leurs personnages avancent sobrement, entre compétition et affection. C’est là que le recours au muet et au noir et blanc prend tout son sens : sans mot audible, l’amour naît tout autant, l’émotion prend corps par le biais du seul non-dit.

Jean Dujardin a comme on sait reçu le prix d’interprétation masculine pour son rôle de George Valentin. Drôle, charismatique, séducteur, sensible, il incarne avec un certain brio cet acteur du cinéma muet prématurément chassé des écrans. D’un rôle d’agent spécial comique et ridicule ayant fait sa renommé, il passe avec élégance à un jeu plus profond et intériorisé.

© Warner Bros. France

Son jeu n’est que l’une des richesses d’un film multipliant avec force intelligence les références à des chefs-d’œuvre tels que L’Heure suprême de Borzage ou Les Espions de Lang, sans jamais tomber dans la parodie. Une réussite à tous les niveaux.

Titre original : The Artist

Réalisateur :

Acteurs : , , ,

Année :

Genre :

Durée : 100 mn


Partager:

Twitter Facebook

Lire aussi

Chronique des années de braise: une épopée tumultueuse portée à son point d’incandescence

Chronique des années de braise: une épopée tumultueuse portée à son point d’incandescence

C’est toute une mémoire collective du peuple algérien que retrace l’odyssée mouvementée du paysan Ahmed, héros mythique d’une épopée visionnaire. Evoquées dans un scope 70 mm en Panavision éblouissant de lumière crue, ces années de braise sont le ferment d’une révolution qui embrase sourdement une population sacrifiée par la colonisation française. La fresque homérique oscille entre une conscience nationaliste aigüe et un lyrisme de tragédie grecque où le réalisateur Mohammed Lahkdar-Hamina se mue en oracle histrionique, voix prophétique et guide spirituel d’un peuple en quête d’émancipation. Analyse…