Rêves

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17 collégiens se confient sur leurs rêves et leur avenir. Intelligent et désespéré…

Face caméra

Ils sont dix-sept jeunes, garçons et filles, d’un collège du Var qui, pour les quatre épisodes d’une série qui sort aujourd’hui au cinéma, ont été confinés à leur tour en pleine pandémie de Covid en 2020 dans une salle équipée de lampes cinéma et d’un fond blanc près du CDI pour y être soumis à la question. Par un réalisateur, Pascal Catheland, et par un chorégraphe, Arthur Perole, qui a voulu les emmener jusqu’à la transe sur une musique techno rythmée.  Au milieu de la nuit et jusqu’au petit matin, les collégiens s’échappent de leur image, ils investissent l’espace de cette fête qu’Arthur et Pascal ont créé pour eux. Les ados sont sortis du carré blanc, des confidences du collège, de l’enfance aussi peut-être. 

Masqués et questionnés

Donc pendant une année scolaire, entre enfermement et masque chirurgical sur le nez et la bouche, puis transe dans la nature ou sur la plage, on assiste à une rencontre fabuleuse qui décomposée en quatre épisodes qui nous permettent de faire la connaissance de ces ados, tous différents, tous attachants et très intelligents. Ce qui ressort, accentué du fait de la pandémie et d’une sorte de confinement, c’est leur grand pessimisme et leur clairvoyance. Emma, Alexandre, Sébastien, Louann, Sarah, Noa, Benjamin, Jade, Samantha, Julien, Gabriel, Louise, Nicolas, Emma, Angèle, Dorian et Matteo se confient face caméra et ce qu’il ressort de leurs paroles c’est une prise de conscience triste et désabusée dont voici quelques extraits : « Avec le masque, on voit pas la vraie tête des gens, c’est dommage. » (Louann) « J’ai pas trop de moustache…, je suis assez maigre…, j’ai des boutons…, je suis petit…, j’ai des grosses cuisses, j’ai des bagues, j’ai des pieds chelous aussi. Des fois je peux me sentir pas bien dans mon corps, ça dépend de comment je me lève le matin. » « Le caractère change, on est plus rebelles, on cherche à se créer une personnalité, pour plus tard avoir une identité dans la société. » (Noa) « Si t’es pas dans les normes tu vas te faire juger, ça va te créer des complexes. » (Sara) « Je passe outre les remarques sinon j’avance jamais dans la vie. Faut s’en foutre ! » (Louise) « L’image que je montre c’est pas vraiment la mienne. Mon corps, je le laisse faire ce qu’il fait et moi je continue ma vie. » (Alexandre)

Se dévoiler et oublier par la transe

Ces petits riens, ces mots lâchés souvent dans un rire, un geste ou un pauvre sourire, propres à la pudeur adolescente, composent un patchwork à la fois psychologique et sociologique. Les adultes qui verront le film ne pourront pas ne pas à leur tour se poser des questions sur l’état du monde, sur ce que nous laissons aux enfants, sur cette planète bousillée qui les inquiète tant, sans compter les prochaines pandémies à venir et le manque de travail. Le film s’appelle Rêves car il est censé rechercher les idéaux de ces jeunes collégiens. On se rend compte peu à peu qu’il s’agit surtout de cauchemars et que seule la transe musicale pourra les en libérer.  « La trame générale de la série épouse la chronologie de l’année, racontent les deux réalisateurs dans le dossier de presse. Au début, les questions sont généralistes et les préoccupations arrêtées par la crise pandémique qui s’emballe. Alors que l’année scolaire avance, le propos se fait volontairement plus intimiste, et la confiance installée nous permet d’aborder avec eux des thèmes comme l’amour, les rêves, la projection vers l’âge adulte, le corps en tranformation…» 

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Durée : 100 mn


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