Ouverture du 3e Champs-Elysées Festival

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Ce mercredi s’ouvrait la troisième édition du Champs-Elysées Film Festival. Une grande fête du cinéma, faite pour le public, où plus de 60 films seront projetés et des master-class organisées avec des invités prestigieux comme Bertrand Tavernier ou Agnes Varda. Premières impressions.

Mercredi s’est ouverte la troisième édition du Champs-Élysées Film Festival. Créé par la productrice Sophie Dulac, ce festival à la programmation pour le moins ambitieuse tourne, cette année, principalement autour du cinéma indépendant américain avec neuf longs métrages en compétition dont, entre autres, The Magic City de R. Malcolm Jones et Fort Bliss de Claudia Myers. Pour autant, si une large place est donnée au cinéma d’outre-Atlantique (dont la sélection officielle et des avants-premières), le festival n’en est pas moins éclectique. Sont programmés entre autres : une compétition de courts métrages, des sélections de grands classiques, 13 films français en avant-première – dont, pour ne citer que lui, le film de Nicolas Castro, Des lendemains qui chantent, avec Laetitia Casta et Pio Marmai -, une soirée thématique « Vendredi 13 » consacrée aux films d’horreur, avec en point d’orgue la projection de Massacre à la tronçonneuse de Tobe Hooper (1974), en version restaurée. Le jeune public ne sera pas non plus en reste puisqu’à l’occasion de la ressortie de Peau d’Ane (1970), il y aura un karaoké géant.

Mais un festival de cinéma ne serait pas vraiment un festival s’il n’était qu’une succession de projections, si le public ne pouvait pas converser avec des acteurs et des metteurs en scène. Les organisateurs du Champs-Elysées ont veillé à la dimension primordiale que constituent ces rendez-vous et ont rassemblé, pour cette édition, un plateau prestigieux d’invités de marque parmi lesquels Bertrand Tavernier et Jacqueline Bisset, présidents du jury. Le public aura aussi l’occasion de rencontrer la grande réalisatrice française Agnès Varda et de discuter avec elle de sa période américaine. Keanu Reeves, lui, viendra présenter Side by Side, le documentaire qu’il a produit sur l’évolution technique du septième art. Deux grands réalisateurs : Whit Stillman et Mike Figgis, les deux auteurs respectivement de Metropolitan (1990) et Leaving Las Vegas (1995), seront là aussi pour une conversation sur la conception qu’ils ont de leur art.

Le célèbre Le Balzac fait partie des cinémas accueillant le Festival.

Pour l’ouverture des festivités était projeté Le Prêteur sur Gages (The Pawnbroker – 1964) de l’immense Sidney Lumet. Magnifique entrée en matière que ce film puissant, racontant l’histoire d’un rescapé des camps de la mort. Vivant à Harlem, Sol Nazeman (Rod Steiger) tient un magasin de prêt sur gage. Il n’est plus qu’une ombre, un coeur détruit par le souvenir de ses deux enfants et de sa femme qu’il a vus disparaître à Auschwitz. Sol apparaît aux autres comme un homme dénué de sentiments, agissant de façon glaciale. En fait, c’est un malentendu. Sol n’est pas froid mais détruit : son humanité a été massacrée. Il est non seulement anéanti par l’horreur qu’il a vécu dans les camps et la perte de sa famille, mais il est aussi hanté littéralement par ses souvenirs que Sidney Lumet matérialise par des flasbacks violents tout au long de son parcours. Comme lorsqu’il se trouve aux abords d’une grille donnant sur un terrain vague, dans Harlem, et que ce grillage le renvoie à une scène qu’il a vécue avec un prisonnier face à des fils de fer barbelés et sur lequel les gardes vont bientôt lâcher un chien… A noter aussi absolument, la bande originale ensorcelante signée Quincy Jones, qui contribue à donner une atmosphère si particulière à The Pawnbroker.

 
Pour ce qui concerne la compétition, nous avons pu voir un premier film : Sun Belt Express d’Evan Buxbaum. Il s’agit là d’une forme de road movie ou le héros, Allen King, pour pallier ses ennuis financiers, s’est lancé dans le transport de clandestins depuis le Mexique jusque de l’autre côté de la frontière, en Arizona. C’est une réflexion tragicomique sur jusqu’où l’on peut aller pour gagner de l’argent, virant parfois à l’absurde, et qui sait, par instants, être touchant. Cela dit, Sun Belt Express ne casse pas vraiment la baraque et nous gageons que dans les prochains jours nous pourrons évoquer un film en compétition plus convaincant que celui-là – agréable, certes, mais un peu tendre.
Toute la programmation et renseignements sur : www.champselyseesfilmfestival.com

Le Pass Festival

Pass moins de 26 ans
: 35 euros
Pass Premium : 50 euros

En vente sur le site du festival, dans tous les points de vente FNAC et à la boutique du festival dans le Wifi-café Orange du 11 au 17 juin 2014 de 10 h à 19 h. Entrée RDC Publicis Group / Salon Eisenhower 133 avenue des Champs-Élysées – 75008 Paris


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