Plusieurs thèmes s’entrechoquent dans ce deuxième long métrage de Xabi Molia : le sacré, la malédiction, la famille. Avec une certaine touche théâtrale, le réalisateur crée chez ce duo un comique de situation. Les deux acteurs vivent sous forme de sketches des aventures bien loin de leur quotidien. Une séquence du film vaut le détour, celle d’un cambriolage où les deux frères doivent récupérer dans le palace d’un propriétaire et ami de leur père le Graal à remettre en place dans une grotte sacrée. Entre pièges, cascades, coups foireux, Denis Podalydès – ou plutôt Galaad – excelle tel un Monty Python francisé.

Au-delà de l’humour, ce film mêle émotions et action. Véritable respiration dans le paysage cinématographique français, Les Conquérants exploite le chemin d’un humour tendre, sans fioritures ni exagérations. Le scénario, quelque peu déjà-vu, est néanmoins mis en valeur par une réalisation fine, presque romantique. Les personnages évoluent dans des cadres d’action oscillants entre nature et ville, stade de football et scène. La force du film tient en une idée, très forte : faire accomplir à des hommes communs des exploits hors du commun. En équipe, ils affrontent les hommes, les animaux (un ours à faire trembler n’importe quel être humain) et leurs émotions pour faire vivre une croyance. La conquête n’est pas que dans l’aventure, elle est surtout dans leur esprit, et dans leur vie.